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Trêve dans le nord – une opportunité à saisir

Aid agences are facing difficulties coping with increasing number of IDPs due to lack of funds Adel Yahya/IRIN
Des représentants du gouvernement et des travailleurs humanitaires se préparent à effectuer une évaluation des besoins humanitaires dans des zones qui étaient jusqu’à présent inaccessibles, grâce à une trêve signée le 11 février entre l’armée du Yémen et les rebelles al-Houthi dans la province de Saada, dans le nord du pays, qui semble être respectée.

« Une fois que les conditions de sécurité le permettront, une évaluation détaillée des besoins sera effectuée dans tous les districts affectés par la guerre », a dit à IRIN Pratibha Mehta, coordinatrice résidente des Nations Unies au Yémen.

« Cela [le cessez-le-feu] permettra de faire parvenir l’aide humanitaire aux populations civiles qui ont été coupées des services depuis le début de la sixième série d’affrontements, en août 2009 », a-t-elle dit.

Les travailleurs humanitaires et les représentants locaux du gouvernement souhaitent tirer le meilleur parti possible de cette période de calme, mais les antécédents de tels cessez-le-feu ne sont pas encourageants, et il est difficile de venir en aide aux 250 000 déplacés, qui sont répartis dans plusieurs camps ou hébergés par des proches.

Selon Taha Hajer, gouverneur de Saada, le cessez-le-feu devrait aider le gouvernement à reconstruire Saada et permettre aux déplacés de rentrer chez eux. « Nous devrions mettre ce passé tragique [six mois de combats] derrière nous. »

According to aid workers and analysts, IDPs will be dependent on humanitarian aid for some time after the truce, if it holds
Photo: Adel Yahya/IRIN
D’après des travailleurs humanitaires et des analystes, les déplacés seront dépendants de l’aide humanitaire pendant encore un certain temps après la trêve, si celle-ci est respectée
« Fragile »


Mais Mohammed al-Dhahri, analyste en sciences politiques à l’Université de Sanaa, a dit à IRIN que la trêve était « fragile parce qu’elle ne [s’appuyait] pas sur la résolution des causes réelles du problème ».

« Le gouvernement devrait aller au-delà de l’apaisement de la situation, en se penchant sur les causes réelles de cette guerre qui dure depuis cinq ans, et en essayant d’y répondre, s’il veut que la trêve reste respectée. »

M. al-Dhahri a dit qu’il pensait que les combattants al-Houthi n’avaient pas vraiment d’autre choix que d’accepter un cessez-le-feu parce que leurs ressources étaient épuisées, et qu’ils profiteront du calme pour se regrouper et lancer de nouvelles attaques – et il ne croyait pas que la souffrance des déplacés ait été prise en considération dans la décision de déclarer un cessez-le-feu.

« Le gouvernement a peut-être subi des pressions de la communauté internationale, lors de la conférence de Londres au début du mois, l’incitant à mettre fin à une guerre qui devenait de plus en plus compliquée et [ne laissait apparaître] aucun indicateur de victoire », a-t-il dit.

Six conditions

Le gouvernement a obligé les rebelles à accepter six conditions : leur retrait des bâtiments officiels ; la réouverture des routes dans le nord ; le retour des armes prises à l’armée et aux forces de sécurité ; la libération de tous les prisonniers civils et militaires, y compris les prisonniers saoudiens ; la promesse de ne pas attaquer le territoire saoudien ; et l’abandon des postes militaires dans les montagnes.

« Nous avons volontairement accepté toutes les conditions du cessez-le-feu pour mettre fin aux effusions de sang et soulager la souffrance des civils affectés par la guerre », a dit à IRIN Mohammed Abdussalam, porte-parole du mouvement al-Houthi.

Il a dit que les rebelles avaient abandonné leurs positions stratégiques, s’étaient retirés du périmètre de l’aéroport de Saada, avaient commencé à démanteler les barrages routiers et avaient entrepris de remettre les prisonniers de guerre saoudiens au médiateur en chef Ali Karsha, un chef tribal renommé du gouvernorat déchiré par la guerre.

Mazraq IDP camp one in Hajjah Governorate is home to some where 20,000 displaced people. It is uncertain when they will leave
Photo: Adel Yahya/IRIN
Le camp de Mazraq, dans le gouvernorat de Hajjah, accueille quelque 20 000 déplacés. On ne sait ni quand ces personnes partiront, ni où elles se rendront
Sceptique

M. al-Dhahri s’est montré sceptique au sujet du retour des déplacés : « Il est trop tôt pour que les déplacés envisagent de rentrer chez eux… Ils devront attendre des mois ou des années que la sédition soit complètement éradiquée. »

Il a recommandé que les déplacés restent dans les camps de façon à être facilement accessibles pour les organisations humanitaires. « Bon nombre d’entre eux ont perdu leurs maisons et leur moyens de subsistance à cause du conflit, et il sera difficile pour eux de surmonter la situation lorsqu’ils rentreront chez eux », a-t-il dit.

Les phases de calme post-conflit peuvent conduire à des mouvements de populations massifs – les déplacés retournant chez eux ou se rendant dans les grandes villes, où ils peuvent bénéficier de services et d’une aide humanitaire, a dit à IRIN Rabab al-Rifai, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge. « Les gens seront dépendants de l’aide humanitaire pendant encore un certain temps. »

ay/ed/cb/il

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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