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Des bâches, pas des tentes, s’il vous plaît

A woman carries a container of water through a makeshift tent city, where many Haitians have found shelter after a powerful earthquake all but destroyed Haiti capital Port-au-Prince UN Photo/Marco Dormino
A seulement quelques semaines de la saison des pluies en Haïti où plus d’un million de personnes vivent toujours en plein air, le besoin d’abris imperméables devient urgent, et les bâches répondent mieux à ce besoin que les tentes, d’après des travailleurs humanitaires.

« Il faudrait des mois pour acheminer suffisamment de tentes familiales pour toutes les personnes qui en ont besoin – [et elles arriveraient] trop tard pour faire face à la saison des pluies [qui doit commencer fin mars] », a averti l’ONG (organisation non gouvernementale) CARE dans un communiqué daté du 11 février.

« En revanche, les cargaisons de bâches (en plastique) solides, réutilisables, de six mètres par quatre mètres peuvent arriver en Haïti en quelques jours ou quelques semaines. Cela permettra de mettre les gens au sec pendant que les organisations humanitaires commencent à mettre en place une solution de plus long terme à la crise des abris », d’après le communiqué.

« La plupart des gens entassés dans des camps surpeuplés se serrent sous des draps accrochés à des perches ou des bâtons – [ces abris] suffisent tout juste à les protéger du soleil, mais ils ne sont d’aucune utilité contre les averses torrentielles de la saison des pluies en Haïti », a dit CARE.

Le Bureau de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) chargé de l’aide en cas de catastrophe à l’étranger (Office of Foreign Disaster Assistance – OFDA) estime qu’entre 1,1 million et 1,5 million de personnes en Haïti ont besoin d’un abri suite au tremblement de terre de janvier.

La stratégie de l’USAID/OFDA est également de distribuer des « bâches en plastiques [à placer] sur les tentes, qui permettent une utilisation flexible du matériel, une meilleure protection contre les intempéries, et le respect des minima requis par les principes de la communauté humanitaire ».

« Les bâches en plastiques sont préférées aux tentes et aux préfabriqués en raison de leur flexibilité, de leur coût relativement bas, de leur caractère familier pour la population affectée, et de leur capacité à créer un espace de vie couvert correspondant au minimum requis », d’après la stratégie relative aux abris en Haïti.

Le 8 février, « environ 272 000 personnes [avaient] bénéficié d’un… abri temporaire, sur une population totale déplacée estimée à 1,2 million de personnes », d’après le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

A homeless family rolls up a carpet they have been sleeping on at the start of the day in the Martissant area of Port-au-Prince, Haiti
Photo: Phuong Tran/IRIN
Des habitants sans abri roulent un tapis où ils ont dormi, dans le quartier de Martissant, à Port-au-Prince
Même pour ces bénéficiaires, l’aide n’a été que partielle puisque seulement une bâche par famille a été distribuée, alors qu’un minimum de deux bâches est recommandé pendant la phase d’urgence, et que quatre bâches par famille sont requises « pour répondre aux critères concernant les abris en phase de transition ».

Alors que la saison des pluies approche, les organisations humanitaires sont de plus en plus préoccupées par les questions d’assainissement.

Dans la capitale, Port-au-Prince, environ 18 000 latrines sont nécessaires, pour 900 000 personnes, d’après les acteurs du secteur eau et assainissement de l’intervention humanitaire.

« Cela nécessiterait un espace de 18 000 m2 pour les latrines, mais cet espace n’est physiquement pas disponible, à cause de la congestion. On estime que moins de cinq pour cent des besoins en latrines ont été satisfaits, sur la base d’une latrine pour 50 personnes », d’après OCHA.

Jérôme Savot, responsable de la délégation d’Aides Actions Internationales, qui regroupe des pompiers, des spécialistes du sauvetage et des médecins, a expliqué en quoi les pluies imminentes augmentaient les risques pour la santé.

« Les maladies liées à l’eau n’apparaissent pas encore en masse, mais cela ne signifie pas qu’elles ne sont pas présentes », a-t-il dit à IRIN.

« Cela peut mettre du temps à apparaître. Si les conditions ne s’améliorent pas ici [un site à Jacmel où 5 000 personnes vivent à l’étroit], nous nous dirigeons vers une épidémie de diarrhée. Les gens se lavent en plein air, défèquent à côté de là où ils mangent et dorment ».

am/pt/np/il/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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