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Les autres catastrophes

Search teams decide how to divide the area into search sectors, Leogane, Haiti, Jan 2010 Phuong Tran/IRIN
Search teams decide how to divide the area into search sectors, Leogane, Haiti, Jan 2010
Dans la ville balnéaire de Jacmel, à 80 kilomètres de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, les bâtiments coloniaux qui attiraient les touristes ont été parmi les premiers à s’effondrer le 12 janvier dernier.

Quelques secondes après le tremblement de terre, 441 personnes étaient mortes, 21 000 habitants se retrouvaient sans abri et 183 écoles étaient détruites, d’après les derniers chiffres du gouvernement.

Le 27 janvier, la route menant à Port-au-Prince n’avait été que partiellement dégagée, et les lignes téléphoniques venaient juste d’être restaurées.

« Nous avons été éclipsés par l’attention des médias qui s’est concentrée sur Port-au-Prince », a dit à IRIN Zidor Fednel, représentant régional du gouvernement. Même la fréquence de radio sur laquelle les programmes financés par les Nations Unies annoncent les lieux de distributions alimentaires et diffusent les avertissements de santé publique ne peut toujours pas être captée à Jacmel.

« Tout cela nous a maintenus dans l’ombre post-catastrophe de Port-au-Prince », a dit Jean Michel Sabbat, coordinateur technique du bureau du gouvernement pour la protection civile dans le sud-est. « Nous avons peut-être moins de dégâts et moins de besoins que d’autres zones affectées, mais les pertes sont tout de même énormes si on regarde l’ampleur du désastre ».

« Tout cela nous a maintenus dans l’ombre post-catastrophe de Port-au-Prince »
Des ONG débordées


Lorsque les pompiers français formés aux secours en cas de catastrophes sont arrivés à Jacmel cinq jours après le séisme, Jérôme Savot, le responsable du groupe, a découvert que peu d’autres ONG (organisations non gouvernementales) humanitaires étaient présentes. « Toutes ces ONG sont allées directement à Port-au-Prince. Il y en avait moins ici, à Jacmel, donc nous étions confrontés à des besoins plus importants ».

Action Aid International et les Pompiers humanitaires de Normandie occupent une tente médicale dans le stade de Pinchinat, le plus grand campement de la ville, qui accueille des milliers de sans-abri.

« Les ONG sont plus nombreuses maintenant, mais nous ne savons toujours pas très bien ce que chacune fait », a dit M. Savot. « Si nous avons un cas que nous ne pouvons pas prendre en charge, nous nous rendons à chacune des autres tentes pour voir si on peut y trouver de l’aide ». Les Nations Unies ont commencé à distribuer de l’eau à Pinchinat le 24 janvier.

Parmi les problèmes de santé les plus courants dans les campements, on peut citer les maladies respiratoires, qui sont une conséquence des nuits passées dehors, les infections, les parasites et la déshydratation.

« Nous dispensons des soins primaires de base pour des maladies qui ne sont pas nécessairement liées au séisme », a dit Leonardo de Jesus, médecin volontaire de la Croix-Rouge dominicaine. « Mais nous recevons aussi des cas psychologiques post-traumatiques. Les gens ne se présentent pas en disant qu’ils sont traumatisés. Ils disent juste qu’ils ont perdu l’appétit, n’arrivent pas à dormir et ont mal à la tête ».

Patient care moves outdoor at debris-strewn reference hospital in southeast Haiti, Jacmel
Photo: Phuong Tran/IRIN
A l’hôpital de référence du sud-est d’Haïti, qui est jonché de débris, la prise en charge des patients se fait à l’extérieur
Manque de place


Hors du stade, à l’hôpital Saint Michel, l’hôpital de référence pour le sud-est d’Haïti, des centaines de patients sont couchés sur des lits d’hôpitaux sous une rangée de tentes blanches. Luc Antoine, directeur médical, a dit que l’hôpital manquait de place.

Des médecins ont soigné Jean-Paul Erreur, 33 ans, qui a été blessé au genou lorsqu’un bloc de ciment est tombé sur sa jambe. « [Mes soins] sont finis et les médecins me disent que je dois rentrer chez moi », a dit M. Erreur à IRIN. « Mais où est-ce que je vais ? Je n’ai pas de maison. Je vais rejoindre mes voisins dans la rue ».

Dans cet hôpital, le nombre de patients par jour a triplé, passant d’environ 100 à 350 patients, dont beaucoup ont quitté Port-au-Prince, a dit Jean Prophete Baptichon, l’administrateur de l’établissement.

Des volontaires de Community Coalition for Haiti, une organisation basée aux Etats-Unis, de Médecins sans frontières et d’une association de médecins cubains sont venus prêter main forte au personnel hospitalier.

Repas chauds

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a travaillé à Jacmel toute l’année dernière, distribuant des déjeuners dans les écoles ; l’organisation a puisé dans sa réserve de 600 tonnes de repas scolaires, d’après Daniel Baduel, directeur du PAM à Jacmel. « Quand l’école reprendra, nous nous préoccuperons des repas scolaires. Nous n’avions pas le choix ».

L’agence estime que les comités de cuisine de rue préparent 8,5 tonnes de nourriture chaque jour pour plus de 20 000 personnes.

Nourrir pendant six mois les personnes sans emploi et sans abri à cause du tremblement de terre, et réparer les bâtiments, dont les 183 écoles, l’hôpital régional et les bureaux du gouvernement coûtera 380 millions de dollars, d’après une estimation préliminaire du PAM.

pt/oa/il/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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