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Combler les lacunes humanitaires en contexte post-conflit

Women and children at a nutritional centre in Korhogo, northern Côte d'Ivoire. March 2009 Nancy Palus/IRIN
Women and children at a nutritional centre in Korhogo, northern Côte d'Ivoire
Près de trois ans après la signature d’un accord de paix en Côte d’Ivoire, les interventions d’urgence ralentissent mais les besoins humanitaires demeurent, selon les travailleurs humanitaires. Le financement actuel ne suffit pas à soutenir la transition de l’aide humanitaire au développement.

Comme de nombreux autres États qui ont connu des conflits récemment, la Côte d’Ivoire vit une période trouble : l’urgence n’est plus aussi criante, mais la satisfaction des besoins demeure critique et les conditions dans lesquelles vivent les habitants, précaires, a indiqué Julie Bélanger, chef du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

« Les acteurs du développement ne sont pas encore entièrement déployés sur le terrain et plusieurs organisations humanitaires se sont déjà retirées », a-t-elle ajouté. « Nous essayons de combler les lacunes, de faire en sorte que la situation n’explose pas et de nous assurer que les habitants voient les dividendes de la paix ».

Les Nations Unies ne procéderont pas à un appel humanitaire spécifique pour la Côte d’Ivoire en 2010, mais demanderont 54 millions de dollars dans le cadre d’un appel régional, selon Georg Charpentier, coordonnateur humanitaire et représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d’Ivoire.

Au cours du mois de décembre, OCHA cessera ses activités à Man et à Zou, dans l’ouest, à Korhogo, dans le nord, et à Bouaké, dans le centre du pays. À Guiglo dans l’ouest, OCHA continuera d'aider l'agence des Nations Unies pour les refugiés, (UNHCR) a son rôle de protection et de surveillance, a indiqué Mme Bélanger.

Plusieurs organisations humanitaires qui comblent les lacunes des services publics, notamment en aidant les hôpitaux à lutter contre la malnutrition, ont toutefois de la difficulté à trouver des sources de financement, a indiqué le directeur de l’organisation non gouvernementale (ONG) Merlin, Éric Gérard. L’Agence suédoise d’aide au développement international (SIDA, en anglais) finance les interventions de Merlin pour lutter contre la malnutrition dans l’ouest du pays, mais le financement des activités de l’ONG n’est même pas garanti jusqu’à la fin 2010.

D’après Alain Cordeil, représentant du Programme alimentaire mondiale (PAM) en Côte d’Ivoire, seulement la moitié des besoins en financement du PAM ont été comblés entre 2007 et 2009.

Et il est difficile de garantir le soutien des autres ONG qui demeurent dans le pays à moyen et à long terme, ont dit des travailleurs humanitaires à IRIN.

« Les bailleurs de fonds n’accordent pas beaucoup d’importance à la transition », a dit à IRIN Sébastien de la Pintière, qui dirige le Conseil danois pour les réfugiés. Selon lui, à cause de la réputation de longue date de la Côte d’Ivoire comme l’une des économies les plus fortes d’Afrique de l’Ouest, les bailleurs de fonds négligent la pauvreté croissante et les problèmes humanitaires persistants.

« Le cas de la Côte d’Ivoire rappelle [la fable des] habits neufs de l’empereur. L’image qu’en a la communauté internationale est très différente de la réalité ».

Besoins

Selon une étude préliminaire du gouvernement et des Nations Unies, le taux de malnutrition chronique atteint des niveaux critiques dans le nord et dans l’ouest du pays.

Les services publics ivoiriens étaient déjà déficients avant le conflit et ils le sont restés pendant et après celui-ci, ont indiqué des observateurs. Depuis la rébellion de 2002, qui a divisé le pays entre le sud, contrôlé par le gouvernement, et le nord, aux mains des rebelles, certains hôpitaux et certaines écoles du nord « fonctionnent à peine », a indiqué M. Gérard.

Les Ivoiriens sont devenus plus en plus vulnérables aux bouleversements comme l’inflation des prix des denrées alimentaires ou celle des matières premières. En effet, un peu moins de 50 pour cent d’entre eux vivent avec moins de 1,25 dollar par jour, ce qui représente une augmentation importante par rapport aux 38 pour cent de 2000, selon une évaluation du gouvernement réalisée en novembre 2008.

Les besoins humanitaires en Côte d’Ivoire ne sont pas énormes mais complexes, a indiqué M. Charpentier, des Nations Unies. « Le problème dans l’ouest n’est rien en comparaison avec ceux auxquels est confrontée la Somalie, par exemple. Il ne concerne que quelques milliers de personnes... mais il est très complexe à résoudre ».

Financement de la transition

Le besoin de maintenir certaines activités humanitaires en Côte d’Ivoire a incité les Nations Unies à exercer des pressions en faveur de la création d’un fonds de transition. Les bailleurs de fonds ont soutenu l’idée lors d’une réunion du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), en juillet, mais jusqu’à présent, ils ne se sont pas engagés à y contribuer.

D’après Lucien Houedanou, porte-parole de la Commission européenne (CE), le plus important bailleur de fonds en Côte d’Ivoire, la Commission accorde désormais la priorité au développement. L’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) s’est retiré en 2007 et la Commission déboursera 319 millions de dollars pour renforcer la cohésion sociale et développer les structures gouvernementales entre 2008 et 2013.

« Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires et, si nous ne centrons pas nos intervention sur la lutte contre la malnutrition, nous nous assurons que nos partenaires bilatéraux et multilatéraux s’en chargent », a-t-il ajouté.

aj/np/gd

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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