Le séisme du 30 septembre, qui a ébranlé la côte de Sumatra Ouest, a frappé la capitale provinciale de Padang, faisant plus de 1 100 morts et provoquant l’effondrement ou la dégradation de nombreux bâtiments.
Suite à ces événements, 45 ingénieurs originaires d’Australie, de Nouvelle-Zélande et de Singapour, financés par le Fonds intergouvernemental australo-indonésien pour la prévention des catastrophes, ont entrepris d’étudier, durant trois semaines, 4 000 bâtiments de la zone touchée par le séisme.
« Notre principal objectif était d’étudier les facteurs qui ont contribué au fait que certains bâtiments n’ont pas résisté au tremblement de terre, et les facteurs qui ont permis à certaines structures de ne pas être touchées », a dit à IRIN Matthew Hayne, de Geoscience Australia et codirecteur de l’équipe.
« Des études récentes indiquent qu’il existe une forte [probabilité] de tremblement de terre de magnitude 8,5 au cours de la prochaine décennie… Nos normes de construction devraient tenir compte de cette éventualité », a dit Wayan Sengara, du Centre pour l’atténuation des catastrophes à l’Institut de technologie de Bandung, en Indonésie, et codirecteur de l’équipe de l’enquête.
L’enquête a identifié un besoin de conseils techniques et de formation dans le secteur de la construction, et a également émis plusieurs recommandations techniques, dont l’utilisation adaptée des renforcements et du béton.
Les résultats, qui sont transmis à l’Agence nationale indonésienne de gestion des catastrophes, visent à favoriser la construction de bâtiments plus sûrs durant la phase de reconstruction.
« Un des facteurs déterminants justifiant notre enquête et nos recommandations… est lié au fait qu’il existe une forte probabilité que l’événement à venir, quand il surviendra, soit un événement tsunamigène en plus d’être [un] séisme », a dit M. Hayne.
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Un violent tremblement de terre a ébranlé la ville de Padang, sur l’île de Sumatra, en Indonésie, le 30 septembre (photo d’archives) |
Le gouvernement indonésien a estimé à 181 665 le nombre de logements gravement ou modérément endommagés, d’après le rapport de situation du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), daté du 3 novembre. 10 hôpitaux, 272 installations de santé et 1 078 écoles ont été endommagés.
L’équipe chargée de l’enquête, assistée par des étudiants en ingénierie, s’est concentrée sur les infrastructures médicales et les écoles.
D’après M. Sengara, les normes de construction – qui ont besoin d’être mises à jour ; le degré de conformité de la conception des bâtiments aux normes ; et, enfin, la conformité de la construction aux plans de conception, sont autant de facteurs qui ont joué un rôle dans l’importance des dégâts.
« La plupart des bâtiments que nous avons étudiés [qui] avaient subi des dommages avaient été construits avant 2002. La construction, au-delà de la conception des bâtiments, ainsi que la qualité de la construction, semblent donc faire partie des éléments favorisant les dommages », a-t-il dit.
Il a averti qu’il existait un « risque accumulé » si les recommandations n’étaient pas suivies, mais a également signalé des difficultés liées à la mise en application des obligations de conformité aux normes, même si celles-ci étaient mises à jour.
« C’est un problème dans de nombreuses provinces indonésiennes. Ce qui se passe, c’est que le gouvernement ne fait pas correctement appliquer les obligations de conformité de la conception aux normes de construction », a dit M. Sengara.
« Avant que le bâtiment ne puisse être construit, il faut en théorie un permis de construire, et avant que ce permis de construire ne soit délivré, certaines exigences devraient être imposées. Il faut revoir la conformité de la conception aux normes de construction. Et dans la situation actuelle, ce processus est faible », a-t-il dit.
L’Indonésie est située sur la ceinture de feu du Pacifique, qui est exposée à l’activité sismique car différentes plaques se rejoignent dans cette zone. Les côtes de Sumatra Ouest, qui sont à une altitude très basse, font face à l’Océan indien, et la province a été surnommée par des responsables locaux le « supermarché » des catastrophes, des séismes et des tsunamis.
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