Cependant, lorsqu’il s’est installé dans une nouvelle zone résidentielle baptisée ‘6 octobre’, à 50 kilomètres du centre de la ville, il s’est rendu compte qu’il y avait un problème : « On nous a donné des logements magnifiques, mais ils ne nous servent à rien. Qu’est-ce que je peux bien faire moi, un pêcheur, dans le désert ? », a dit à IRIN M. Mohamed, qui vivait autrefois dans le bidonville d’Istable Antar, situé au bord du Nil.
L’Egypte compte environ 1 221 bidonvilles (dont 76 au Caire), habités par quelque 20 millions de personnes, soit un quart de la population, selon l’Agence centrale pour la mobilisation publique et les statistiques (CAPMAS).
Entre 1993 et 2007, le gouvernement a dépensé l’équivalent de 727 millions de dollars pour développer certains bidonvilles et reloger les habitants de certains autres, d’après la CAPMAS.
Mais la détresse des habitants des bidonvilles a fait les gros titres des journaux en septembre 2008, lorsqu’un éboulement a provoqué la mort de quelque 100 résidents du bidonville de Dweiqa, dans l’est du Caire, situé en contrebas des falaises d'al-Moqattam, à la bordure de la ville.
Les sept bidonvilles les plus dangereux
Le gouvernement a identifié sept bidonvilles du Caire comme étant les plus dangereux en termes de santé et de sécurité – il s’agit de quartiers installés sur ou sous des falaises qui s’effritent.
L’éboulement de 2008 a incité le gouvernement à accélérer les mesures visant à fournir aux quelque 19 000 familles vivant dans ces sept bidonvilles des nouveaux logements dans les environs du Caire.
A ce jour, 4 000 familles ont été relogées, et M. Mohamed fait partie des « heureux élus » ayant bénéficié de l’opération.
Photo: Amr Emam/IRIN |
Le bidonville de Dweiqa, au Caire, après l’éboulement de septembre 2008 |
« Presque un quart de mes revenus partent dans les transports… Je ne travaille plus que trois jours par semaine à présent ».
Chez les familles relogées, les soutiens de famille sont nombreux à louer une petite chambre à proximité de leur lieu de travail dans la capitale, rejoignant leur famille dans les nouveaux appartements le week-end uniquement.
Chômage
Tandis que quelques anciens habitants des bidonvilles sont pêcheurs, comme M. Mohamed, la plupart d’entre eux ont dit que le fait de déménager hors de la capitale leur avait fait perdre leur travail.
Abdel Ra’ouf Abdel Monem, qui habite Istable Antar, gagne sa vie en parcourant les rues du Caire sur une charrette tirée par un âne, pour collecter des bouts de métal et de plastique, qu’il revend en moyenne pour 40 livres égyptiennes (sept dollars) chaque jour.
Comme beaucoup d’autres personnes dans son cas, il craint de perdre sa source de revenus s’il est relogé.
« Notre travail est ici, notre vie est ici. Pourquoi devrions-nous déménager ?... Le gouvernement ne peut pas nous mettre dans le désert et ensuite prétendre avoir résolu notre problème », a-t-il dit.
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