A Conakry, la capitale, les agences des Nations Unies, les donateurs et les organisations non-gouvernementales (ONG) fournissent des repas aux patients hospitalisés, donnent du matériel médical aux centres de santé et font des commandes supplémentaires pour avoir des stocks d’urgence suffisants, ont dit à IRIN des travailleurs humanitaires en Guinée.
Trois semaines après la répression militaire contre une manifestation dans la capitale Conakry, au cours de laquelle plus de 150 personnes ont été tuées, ainsi que des femmes et des filles violées, les Guinéens tentent de gérer les conséquences, certains cherchent toujours les corps de proches disparus. L’incertitude et la tension règnent.
« La situation est très instable et on craint que les [mouvements de] protestation continuent, avec [pour conséquence] encore plus de victimes dans les prochains jours ou semaines », selon un document de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le nombre de personnes blessées ayant besoin de soins augmente car les personnes blessées le 28 septembre sont de plus en plus nombreuses à se rendre dans les centres de santé ; des travailleurs humanitaires et des activistes des droits humains ont dit que de nombreuses personnes nécessitant des soins médicaux étaient restées chez elles par peur de la répression.
Immédiatement après les violences, la Croix-Rouge guinéenne a déployé des dizaines de volontaires pour aider les blessés, et d’autres organisations humanitaires, parmi lesquelles Médecins sans frontières, ont fourni une assistance d’urgence au secteur de la santé.
Le 14 octobre, les Nations Unies ont alloué 417 205 dollars, provenant du Fonds central d’intervention d’urgence des Nations Unies (CERF), à un projet de l’OMS de soutien des centres de soin à Conakry.
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Plus de 200 personnes sont considérées comme étant dans un état « très sérieux » et auront besoin d'un traitement sur une longue durée, dit le document.
Les stocks d’urgence de matériel d’assistance sont actuellement insuffisants pour faire face des chocs répétés, selon les Nations Unies en Guinée.
« Désormais, le problème principal est de déterminer les besoins non couverts au niveau médical et autre », a dit Philippe Verstraeten, en charge du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires en Guinée. « Nous travaillons à la définition de ces besoins afin de pouvoir mobiliser des financements complémentaires ».
L’ONG Terre des hommes (Tdh) fournit des repas aux patients de l’hôpital de Donka, un des principaux hôpitaux publics de Conakry, selon Marie-Jeanne Hautbois de Tdh. Cette assistance a été sollicitée par le comité de crise du ministère de la Santé, qui s’est engagé à une prise en charge globale – y compris d’un point de vue alimentaire – et gratuite des victimes, notamment celles hospitalisées, a-t-elle dit. Les vivres sont fournis par le ministère, des dons privés et Tdh.
Le système de santé guinéen est depuis longtemps dans un état désastreux, avec de fréquentes pénuries de médicaments et de matériel médical. Depuis que la junte a pris le pouvoir en décembre 2008, les ministères, y compris celui de la Santé, n’ont reçu aucun budget, selon un responsable ministériel. En juillet, le ministère de la Santé a présidé une réunion d’urgence au sujet de la pénurie d’équipement pour les transfusions sanguines.
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