Tout en qualifiant les élections présidentielles nationales « d’irrégulières », les ONG ont écrit dans un communiqué de presse, le 15 octobre : « le prochain gouvernement afghan doit, de toute urgence, consacrer davantage de ressources à la construction de 6 000 écoles, la formation de 5 000 nouvelles sages-femmes et la professionnalisation des forces de police afin d’améliorer les conditions de vie de la population afghane ».
« La situation est grave et exige une action urgente de la part du gouvernement afghan et des principales parties prenantes », ont écrit les ONG.
Hamidullah Saljuqi, directeur de l’ONG Coordination of Humanitarian Assistance (CHA), a dit à IRIN que les organisations humanitaires étaient très préoccupées par la situation humanitaire et politique et par la sécurité dans le pays.
La note critique le gouvernement afghan pour l’omniprésence de la corruption et la faiblesse des institutions qui entravent l’accès aux services essentiels, notamment dans les zones rurales.
Bailleurs de fonds critiqués
Des bailleurs de fonds et des organisations internationales ont également été critiqués pour leur prétendue préférence pour des « projets à effets rapides », leur faible coordination et le manque d’efficacité de leur approche de l’aide humanitaire et du développement.
« Les projets à effets rapides peuvent être vite acceptés par les contribuables des pays donateurs et donc accroître le soutien des hommes politiques », a expliqué à IRIN Abdul Waheed Hamidi, de l’ONG Saba Media Organization, située à Kaboul.
Le président sortant, Hamid Karzaï, a reconnu que des actes de corruption avaient été commis au sein de son gouvernement, mais, selon lui, le problème a été exagéré par les médias.
Les ONG ont loué les progrès réalisés en matière de santé, d’éducation et de droits des femmes au cours des huit dernières années, mais ils ont averti que d’autres problèmes restaient à résoudre.
« Chaque demi-heure environ, une femme afghane meurt de complications liées à la grossesse et une autre de tuberculose », ont noté les ONG, avant d’ajouter qu’il fallait éviter de revenir en arrière concernant les droits des femmes.
Selon certaines organisations humanitaires oeuvrant en Afghanistan, le système de santé national dépend largement de l’aide internationale. Selon le ministère de la Santé, environ un milliard de dollars américains d’aide humanitaire ont été dépensés en faveur des services de santé et de la reconstruction du secteur de la santé au cours des cinq dernières années.
L’Afghanistan a tenu ses deuxièmes élections présidentielles le 20 août dernier, mais les résultats officiels se font encore attendre. Les élections ont été marquées par de nombreuses allégations de fraude, principalement en faveur du président sortant. Le président Karzaï doit obtenir plus de 50 pour cent des voix pour éviter un second tour, qui risquerait d’être compliqué à l’approche de l’hiver. Selon l’AFP, certains électeurs des régions instables du sud et de l’est du pays pourraient être peu disposés à retourner voter.
Lorsque la Commission des plaintes électorales, un organisme soutenu par les Nations Unies, aura examiné les accusations de fraude, la Commission électorale indépendante annoncera officiellement le gagnant.
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