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Les catastrophes récentes soulignent le besoin urgent de préparation

Manila - Police evacuate an elderly couple from a flooded section of suburban Pasig city east of Manila on 28 September 2009 Jason Gutierrez/IRIN
Manila - Police evacuate an elderly couple from a flooded section of suburban Pasig city east of Manila
Les catastrophes survenues cette semaine en Asie soulignent la nécessité de renforcer la préparation aux catastrophes, disent des experts ; si les progrès en la matière sont indéniables, il n’en reste pas moins des lacunes à combler.

En Indonésie, au moins 1 100 personnes ont été tuées, et on craint que des milliers d’autres aient également perdu la vie, suite aux séismes qui ont frappé, le 30 septembre, Sumatra Ouest et la ville de Padang.

Le 29 septembre, les îles Samoa, Samoa américaines et Tonga, dans le Pacifique, ont été dévastées par un tsunami provoqué par un tremblement de terre. Cette catastrophe a fait au moins 136 morts.

Quelques jours plus tôt, la tempête tropicale Ketsana avait , faisant ravagé les Philippines au moins 292 morts et affectant trois millions de personnes. La tempête a ensuite touché le Vietnam, où elle a tué au moins 92 personnes, selon les autorités.

Les Philippines se préparaient le 2 octobre à affronter le typhon Parma.

D’après Terje Skavdal, chef du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Bangkok, les acteurs impliqués reconnaissent de plus en plus le rôle crucial de la préparation aux catastrophes.

« Il y a 30 ans, presque aucun pays asiatique ne disposait d’une autorité clairement définie de gestion des catastrophes. Aujourd’hui de telles institutions existent dans la quasi totalité des pays d’Asie. On voit clairement qu’un certain nombre d’Etats ont beaucoup investi pour renforcer leur efficacité en matière de préparation aux catastrophes », a dit M. Skavdal à IRIN.

« Beaucoup de pays ont également gagné en expérience en ce qui concerne l’action d’urgence permettant d’atténuer certains des impacts potentiels des catastrophes », a-t-il ajouté.

Les leçons du tsunami de 2004

D’après Bhichit Rattakul, directeur général du Centre asiatique de préparation aux catastrophes (ADPC), basé à Bangkok, le tsunami survenu en 2004 dans l’océan Indien, qui avait fait plus de 220 000 morts en Afrique et en Asie, a constitué une étape décisive, poussant les gouvernements de la région à prendre des mesures.

Practicing for the real thing: Students at the National Exhibition of Disaster Preparedness in Padang participate in a disaster drill in which they recover the dead and treat the injured.
Photo: Brennon Jones/IRIN
A l’occasion de l’exposition nationale sur la préparation aux catastrophes, en 2007, à Padang, des étudiants participent à un exercice consistant à évacuer les corps et soigner les blessés (photo d'archives)
« La situation actuelle est très différente de ce que l’on observait avant 2004, en termes de budgets, de ressources humaines, de renforcement des capacités et d’implication des communautés nationales et locales », a dit M. Rattakul à IRIN.

Cependant, pour M. Skavdal comme pour d’autres experts, la préparation aux catastrophes souffre encore d’un certain nombre de lacunes.

« Les lacunes sont nombreuses. Certaines sont liées aux alertes précoces – il faudrait, par exemple, que les alertes précoces puissent être traduites dans des langues compréhensibles pour la population, et qu’elles soient transmises jusque dans les régions les plus reculées », a-t-il indiqué.

« Les alertes précoces doivent en outre, d’une manière ou d’une autre, être complétées par des moyens permettant d’évacuer les populations ; or dans certaines zones, on constate que ces moyens sont très limités », a-t-il affirmé.

Problèmes de coordination

M. Skavdal a également mentionné des lacunes liées aux systèmes de coordination et de communication entre les niveaux nationaux et provinciaux en cas de catastrophe. En outre, il serait selon lui nécessaire de « revoir les schémas de pensée », car les catastrophes deviennent de plus en plus imprévisibles.

« Nous devrions peut-être adopter une approche plus multirisques, afin de prendre davantage en compte les événements nouveaux et inattendus ; cela est d’autant plus nécessaire à une époque où, du fait du changement climatique, nous assistons à des catastrophes plus fréquentes, plus graves, et qui sont bien souvent sans précédent », a-t-il observé.

L’ADPC collabore avec les gouvernements de la région pour mener divers projets de préparation et d’atténuation des catastrophes. Pour M. Rattakul, il est particulièrement important de former et de sensibiliser les communautés locales, pour améliorer à la fois la préparation et la réponse aux catastrophes.

« Des études ont montré que chaque dollar investi dans la réduction des risques liés aux catastrophes peut permettre d’économiser quatre à sept dollars. L’investissement dans la réduction de ce type de risques et dans des mesures de prévention est donc non seulement un impératif moral, mais aussi une stratégie économique pertinente »
« Dans chaque pays, la stratégie de réduction des risques de catastrophes doit être intégrée à tous les projets de développement, quels qu’ils soient », a déclaré M. Rattakul.

D’après lui, « il s’agit non seulement de former les élèves dans les écoles… mais aussi d’intervenir dans d’autres secteurs tels que la construction routière et l’agriculture, car la production alimentaire et la sécurité sont également concernées ».

Zone à hauts risques

D’après des sources officielles, la région Asie-Pacifique est la zone la plus exposée aux risques de catastrophes. Un habitant de cette région est cinq fois plus susceptible d’être affecté par une catastrophe naturelle que quelqu’un vivant en Afrique, et 25 fois plus qu’une personne installée en Europe ou en Amérique du Nord, d’après la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie et le Pacifique (CESAP).

« Notre région a subi 42 pour cent des catastrophes naturelles mondiales entre 1999 et 2008 », a dit Noeleen Heyzer, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Secrétaire exécutive de la CESAP.

« Des études ont montré que chaque dollar investi dans la réduction des risques liés aux catastrophes peut permettre d’économiser quatre à sept dollars. L’investissement dans la réduction de ce type de risques et dans des mesures de prévention est donc non seulement un impératif moral, mais aussi une stratégie économique pertinente », a-t-elle déclaré dans un communiqué du 1 octobre.

L’Indonésie, l’archipel le plus étendu du monde, est située sur la « ceinture de feu » du Pacifique, qui correspond à la bordure d’une plaque tectonique sujette aux secousses sismiques. Quant aux Philippines, elles sont particulièrement exposées aux typhons.

La région de Sumatra Ouest – en particulier la ville de Padang –, qui a été reconnue comme une des zones les plus exposées aux catastrophes naturelles, a investi des sommes importantes dans des programmes de préparation à ce type de risques.

« En résumé, ces pays sont exposés à toutes les catastrophes naturelles possibles et imaginables », a déclaré M. Skavdal.

Un accord crucial

Suite au tsunami de 2004, les 10 membres de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) ont ratifié un accord régional juridiquement contraignant sur la gestion des catastrophes, qui entrera en vigueur d’ici décembre.

L’Accord de l’ASEAN sur la gestion des catastrophes et les interventions d'urgence (AADMER) vise à favoriser la collaboration et la coopération afin d’optimiser la réduction de l’impact des catastrophes et de renforcer les réponses d’urgence communes.

Cet accord prend en compte l’identification des risques de catastrophes, la surveillance et les systèmes d’alerte précoce, les stratégies de prévention, d’atténuation, de préparation et de réponse, ainsi que la coopération technique et la recherche.

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This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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