Rishad Bathiudeen, ministre sri-lankais du Repeuplement et des secours, a dit à IRIN, le 10 septembre, que le président Mahinda Rajapaksa avait décidé d’autoriser les déplacés à s’installer chez leurs proches, à compter de cette semaine.
M. Bathiudeen a déclaré que le gouvernement ne pouvait pas indiquer le nombre de personnes qui seraient autorisées à partir, mais qu’il étudierait toutes les demandes déposées par les proches vivant à l’extérieur des camps.
« Nous examinerons toutes les demandes qui nous seront adressées », a dit M. Bathiudeen.
Le ministre a affirmé que les autorités, notamment la police, vérifieraient les identités des personnes souhaitant accueillir des déplacés, conformément à ce que le gouvernement a annoncé le 9 septembre sur son site Internet.
D’après M. Bathiudeen, le gouvernement exigera en outre une preuve que les déplacés consentent librement à être hébergés par leurs proches.
Les affrontements survenus au cours des derniers mois de la guerre civile qui a opposé, pendant 26 ans, le gouvernement au mouvement rebelle des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (TLET), ont forcé à la fuite près de 300 000 personnes, qui sont aujourd’hui confinées dans les camps gérés par le gouvernement.
Photo: Contributor/IRIN |
Neil Buhne, Coordinateur résident des Nations unies au Sri Lanka, s’est réjouit de la décision annoncée mercredi par le gouvernement (photo d'archives) |
« D’ici le 31 janvier, […] nous ferons en sorte de permettre la réinstallation d’un grand nombre de déplacés – la majorité d’entre eux sera réinstallée », a-t-il dit.
Une décision bienvenue
Les Nations Unies se sont réjouies de voir le gouvernement autoriser les déplacés à rejoindre leurs proches.
« C’est une autorisation que nous demandons depuis un certain temps, et c’est dans l’intérêt des déplacés d’être hébergés par leurs proches : cela leur permettra d’être pris en charge au sein d’une communauté normale. Nous sommes donc très satisfaits de cette décision », a dit à IRIN, depuis Colombo, Neil Buhne, Coordinateur résident et coordinateur humanitaire des Nations unies au Sri Lanka.
Des groupes internationaux de défense des droits humains ont reproché au gouvernement de retenir les déplacés au lieu de les autoriser à aller vivre chez des proches ou des amis. Le gouvernement a expliqué qu’il essayait de filtrer les rebelles des TLET vivant dans les camps, mais les organisations affirment que les déplacés sont détenus de façon illégale.
Les travailleurs humanitaires ont critiqué le manque d’espace et les conditions déplorables dans lesquelles vivent les déplacés, une situation qui risque en outre d’être aggravée par la prochaine saison de mousson.
Les chiffres fournis par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) montrent que dans le district de Vavuniya, dans le nord du Sri Lanka, un certain nombre de camps sont confrontés à des problèmes de congestion et de saturation des capacités.
Une des six zones de Menik Farm, le plus grand camp, héberge 54 621 déplacés, alors que sa capacité théorique est de 28 896 personnes.
« Toute réduction des effectifs dans les camps permettra d’atténuer la pression exercée sur les installations, qui est déjà très forte, et qui le sera encore plus en octobre et novembre, en raison de l’arrivée des pluies de mousson », a expliqué M. Buhne.
« Plus les déplacés seront nombreux à obtenir l’autorisation de quitter les camps, mieux ce sera », a-t-il déclaré.
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