Dans une interview publiée sur le site Internet de MSF le 19 août, Mme Van de Braak a expliqué : « La menace n’est certainement pas passée. Les facteurs à l'origine de l'épidémie [de 2008] n'ayant pas encore été pris en compte efficacement, tout le monde s'attend à ce que le choléra frappe de nouveau, notamment avec la prochaine saison des pluies ».
La première épidémie de choléra, qui s’est répandue dans tout le Zimbabwe, faisant plus de 4 000 morts et contaminant près de 100 000 personnes, a été signalée en août 2008 et a duré près d’un an, avant d’être officiellement déclarée terminée en juillet 2009.
Il est peu probable que le pays arrive à réparer à temps les systèmes d'approvisionnement et d'évacuation de l'eau, dont le délabrement avait provoqué la plus grave épidémie de choléra, maladie liée à l’eau, qu’ait connue l’Afrique depuis 15 ans.
« Plusieurs organisations d'aide procèdent à des forages dans les zones de choléra, ce qui permet d'augmenter le volume d'eau potable. Résoudre ces problèmes avant la prochaine saison des pluies est une véritable course contre la montre », a ajouté Mme Van De Braak.
Alors qu’en août 2008 de nombreuses ONG avaient été interdites d’intervention après avoir été accusées par le président Robert Mugabe de soutenir le Mouvement pour le changement démocratique, parti d’opposition, cette année les agences humanitaires ont pu se préparer au pire. « Nul ne connaît l'ampleur de la prochaine épidémie, mais nous sommes prêts à y répondre », a déclaré Mme Van De Braak.
« On estime à 4 000 le nombre de décès liés au choléra en l'espace de neuf mois, quand la mortalité est la même en 10 jours pour des patients atteints du sida » |
Cependant, l’épidémie de choléra a souvent fait oublier une autre maladie bien plus dévastatrice encore. « Au Zimbabwe, 400 personnes meurent chaque jour des suites du VIH. A titre de comparaison, on estime à 4 000 le nombre de décès liés au choléra en l'espace de neuf mois, quand la mortalité est la même en 10 jours pour des patients atteints du sida », a indiqué Mme Van De Braak.
« Au Zimbabwe, seuls quelque 20 pour cent des personnes qui ont besoin d'un traitement antirétroviral (ARV) l'obtiennent », a-t-elle ajouté, précisant que « le développement du programme national des ARV est aujourd'hui au point mort » et aurait besoin d’être relancé d’urgence.
Environ 15 pour cent des Zimbabwéens sexuellement actifs âgés de 15 à 49 ans sont séropositifs.
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