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La nouvelle politique britannique d’aide au développement trop optimiste ?

Health workers attend to an infant at a clinic in Sierra Rutile area 250 km from Freetown, capital city of Sierra Leone. February 2008. Due to poor health facilities in Sierra Leone more than 1 in 4 women die during child birth, improving maternal health Manoocher Deghati/IRIN
Des analystes de l’aide [au développement] ont applaudi le « courage » dont a fait preuve le gouvernement britannique dans sa toute nouvelle politique de développement, qui détaille les plans pour allouer au moins la moitié des nouveaux financements bilatéraux aux États fragiles tout en s’interrogeant sur la manière de procéder sans avoir à réduire tous les autres engagements du Royaume-Uni en matière d’aide.

Le Livre blanc du Département britannique pour le Développement international (DFID) met l’accent sur la nécessité d’aider les États fragiles et en situation post-conflit à assurer paix et bonne gouvernance à leurs citoyens en offrant plus de soutien à la signature d’accords de paix ; en s’intéressant aux causes du conflit et de la fragilité [du pays] ; en renforçant la sécurité, l’autorité de la loi et les services essentiels ; et en promettant de tripler l’aide consacrée à la sécurité et à la justice dans le monde entier d’ici 2014.

Le Livre blanc du 6 juillet comprend également des engagements en matière d’éducation, de santé des mères et des nouveau-nés, et met l’emphase sur le changement climatique.

Selon Alison Evans, directrice de la cellule de réflexion Overseas Development Institute (ODI), « DFID est sur la bonne voie. Mais l’intention du DFID de couper significativement dans certaines activités, d’une part, et d’apporter son soutien à la réduction à long terme de la pauvreté dans les États fragiles, d’autre part, n’est pas encore tout à fait claire dans le Livre blanc. »

« Ils doivent reconnaître que les compromis seront difficiles ».

Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en 2008, le Royaume-Uni était le troisième plus important donateur au monde en matière d’aide au développement après les États-Unis et l’Allemagne, avec un budget de 11,4 milliards de dollars américains. On s’attend à ce que sa contribution passe à 14,6 milliards de dollars en 2010, l’objectif étant d’allouer 0,7 pour cent du PIB à l’aide [au développement] d’ici 2013. Plus d’un tiers sera dépensé pour les pays d’Afrique subsaharienne – soit près du triple des aides accordées en 2004.

Un projet coûteux à long terme

Selon certains analystes, soutenir des États fragiles constitue un projet onéreux à long terme. Et il n’est pas tout à fait clair qui fournira l’argent supplémentaire dans une période de récession.

« Au Royaume-Uni, on ne parle que de réductions et de gels des dépenses de l’État. Les deux partis [politiques] ont annoncé leur intention d’augmenter les dépenses de développement, mais nous ne savons pas ce qui nous attend du point de vue économique ou d’où viendront les nouvelles sommes nécessaires », a indiqué à IRIN Claire Melamed, responsable des politiques à l’ONG ActionAid UK.

En Sierra Leone, un pays en situation post-conflit, le soutien du gouvernement britannique pour réformer le secteur de la sécurité, réhabiliter les anciens combattants et renforcer les services de santé a débuté en 2003 et doit se poursuivre au moins jusqu’en 2013, selon Dominic O’Neill, responsable des projets du DFID en Sierra Leone.

Mais adopter une approche aussi approfondie dans tous les États fragiles peut être très onéreux, a indiqué Mme Evans.

« Il y a de bonnes chances pour que cette stratégies [prioriser les États fragiles] soit risquée et coûteuse », a-t-elle ajouté, « mais nous ne pouvons nier le courage du gouvernement dans cette initiative ».

Michael Haig, porte-parole du DFID, a indiqué à IRIN que le DFID prévoyait de fermer dix bureaux d’ici 2011 dans les pays qui présentent des améliorations significatives dues à l’aide obtenue, libérant ainsi des ressources pour les pays les plus vulnérables.

« Les États fragiles englobent un milliard de personnes et un tiers des pauvres de la planète. Nous ne parviendrons jamais à éradiquer la pauvreté si nous ne réglons pas les problèmes dans ces pays », a dit M. Haig à IRIN.

Il n’est pas si simple de s’impliquer dans des États vulnérables, a prévenu Mme Evans, du [groupe de réflexion] ODI. Trop souvent, les donateurs finissent par créer une dépendance au lieu de développer des compétences dans les institutions publiques des États faibles ou adoptent des règles maladroites qui peuvent paralyser des Etats fragiles et, dans le pire des cas, faire plus de mal que de bien.

S’ils procédaient à une meilleure division des tâches et que chacun se concentrait sur un secteur restreint, les donateurs auraient de meilleures chances de succès, a indiqué Mme Evans.

« S’impliquer dans des États fragiles [requiert] une bonne dose d’humilité », a-t-elle ajouté. « Le Livre blanc oscille entre humilité et prétention démesurée...mais [le gouvernement] doit reconnaître que les risques de travailler dans cet environnement sont considérables et doivent être soigneusement gérés. »

aj/pt

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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