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Propagation des violences – les déplacés ont besoin d’aide

Displaced families in Pakistan face tough times (file photo) Tariq Mahmood/IRIN
Les familles déplacées du Pakistan vivent dans des conditions difficiles (photo d’archives)
Dans la province de la Frontière du nord-ouest (PFNO), des milliers de personnes, déplacées en raison des affrontements qui opposent les militants talibans à l’armée pakistanaise, n’ont reçu jusqu’ici qu’une aide limitée, selon les organisations humanitaires.

Les habitants du Bas Dir, à l’ouest de la vallée agitée de Swat, mais dans la PFNO, ont notamment commencé à quitter la région la semaine dernière, en raison du conflit.

« Selon nos informations, 30 000 à 35 000 personnes ont été déplacées d’ici », a déclaré à IRIN Ibrash Pasha, activiste dans une organisation non-gouvernementale (ONG) de Dir, une ville de la région du Haut Dir, dans la PFNO.

« La situation est tout simplement épouvantable, ici. Il n’y a pas d’eau salubre, pas d’installations pour pouvoir cuisiner, et on manque de toilettes », a expliqué Azam Khan, installé, avec sa famille de six, à l’université publique de Timergara, comme quelque 140 autres familles. Timergara est la première ville de la région du Bas Dir.

« Nous avons vraiment besoin d’aide. Nous sommes devenus des mendiants et avec les affrontements, nous ne pouvons pas rentrer chez nous », a déclaré M. Khan à IRIN.

Combien de déplacés ?

Selon la branche pakistanaise du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), on comptait au 28 avril 462 912 personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP) hors des camps de la PFNO, et 93 627 dans les camps de PDIP.

«Nous avons vraiment besoin d’aide. Nous sommes devenus des mendiants et avec les affrontements, nous ne pouvons pas rentrer chez nous»
Mais le nombre de PDIP est en évolution constante. « Le 5 mai, nous avions inscrits 4 000 personnes déplacées supplémentaires sur nos registres », a déclaré le bureau du HCR à Islamabad.

L’ONG Helping Hands Relief and Development a déclaré aux médias locaux qu’environ 500 familles déplacées avaient trouvé refuge dans quatre camps temporaires du Bas Dir, montés autour des locaux des écoles et des universités.

« Non seulement le gouvernement est tout à fait conscient de la situation, mais il est aussi capable de surmonter tout type de difficulté », a assuré Jamil Ahmed du service national de gestion des catastrophes d’Islamabad, lors d’une réunion des organisations humanitaires, tenue le 1er mai, dans la capitale.

Il a néanmoins été déclaré au cours d’une autre conférence, qui avait rassemblé des hommes politiques pakistanais et les représentants des ONG, à Genève, le 27 avril, que selon les estimations non-officielles des autorités locales, la PFNO comptait pas moins d’un million de PDIP, dont 80 pour cent ne sont pas installés dans des camps. Les participants avaient exprimé des préoccupations concernant l’aggravation de la situation humanitaire et son ampleur.

Logés chez des parents

Bon nombre de personnes sont contraintes de vivre loin de chez elles, dans des conditions sordides, les unes sur les autres, chez des parents.

« Nous vivons aujourd’hui entassés à 18 dans un trois-pièces, à Peshawar [chef-lieu de la PFNO]. Mon frère, sa femme et leur quatre enfants y vivaient déjà ; maintenant, ma famille de huit et la famille de quatre de notre jeune frère ont été forcées de quitter Swat pour les rejoindre », a déclaré à IRIN Aijaz Muhammad, 40 ans, un habitant de Peshawar.

M. Muhammad s’est montré méfiant à l’égard du dernier accord conclu par le gouvernement et les dirigeants talibans de Swat, qui risque d’échouer à tout moment, a-t-il dit. M. Muhammad a donc expliqué qu’il « craignait de rentrer ».

Ibrahim and his younger brothers and cousins are all eager to return to Swat
Photo: Kamila Hyat/IRIN
Les enfants comptent parmi les membres les plus vulnérables des populations déplacées par le conflit
Aide humanitaire


Parallèlement, les Nations Unies multiplient leurs opérations de secours humanitaire en collaboration avec le service national de gestion des catastrophes et les ONG. Un millier de familles, qui ont fui les régions de Buner et de Dir pour s’installer au camp de Jallozai, près de Peshawar, ont reçu de l’aide. Le camp loge actuellement quelque 7 800 familles, dont la plupart viennent de la zone tribale de Bajaur.

Deux camps ont également été construits à Mardan et Swabi, dans la PFNO, en prévision de l’arrivée de 5 000 autres familles, déplacées par les affrontements.

« Le gouvernement doit en faire plus pour protéger les non-combattants dans des situations de ce type. Des dizaines de milliers de personnes ont déjà été déplacées », a déclaré Asma Jahangir, une des plus éminentes défenseuses des droits humains du Pakistan.

Dans leur désespoir, certains PDIP originaires de Dir et d’ailleurs se sont déplacés jusqu’à Islamabad, où un camp de PDIP a été construit à la fin de l’année 2008 par Mutahida Islahi Falahi Tanzeem (MIFT), une ONG locale. Selon Khurshid Ali Khan, directeur du MIFT, une soixantaine de familles sont hébergées dans ce camp, mais il faut en faire davantage pour « fournir des services de base à ces gens-là ».

Selon nos dernières informations, les autorités pakistanaises ont commencé à appeler les populations à quitter la vallée de Swat, une mesure qui annonce, selon certains observateurs, une opération militaire de grande envergure contre les militants, dans la région.

kh/at/cb/nh

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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