Saleh, qui se bat pour nourrir les 13 membres de sa famille, a confié qu’il n’avait pas les moyens d’assurer des soins médicaux à sa sœur Saeeda, 40 ans, qui se comporte étrangement et n’est plus capable de prononcer un seul mot depuis la catastrophe. Saleh a raconté à IRIN l’histoire de sa sœur.
« Saeeda a divorcé il y a longtemps et depuis, elle vit avec moi. Elle était très normale avant les inondations ; elle s’occupait des moutons ».
« Cela l’a choquée de voir nos moutons mourir et notre maison s’effondrer. Depuis lors, nous avons remarqué que son état psychologique se dégradait progressivement ».
« Aujourd’hui, il faut faire des pieds et des mains pour qu’elle mange avec nous. Quand on essaie de lui parler, elle se met à crier ».
« Elle passe nuit et jour dans cette tente. Je n’ai pas de place pour la loger chez moi [un abri en pierres et une tente, situés à proximité] parce qu’on est 12 à y vivre ».
« Je me bats pour nourrir ma famille. J’ai perdu toutes mes bêtes – environ 55 moutons - pendant les crues. C’est tout ce que j’avais. Des parents m’ont donné quelques moutons pour m’aider à me remettre sur mes pieds ».
« Nous sommes censés recevoir des indemnités du gouvernement, mais on ne nous a rien donné jusqu’ici ».
« Je veux voir un médecin pour ma sœur, mais j’ai déjà du mal à nourrir ma famille. Et puis, si le médecin la voit vivre dans une telle misère, il va être réticent à l’aider. Il dira que même s’il l’aide, son état va se dégrader si elle continue à vivre dans cet endroit lamentable ».
« Cet abri près des ruines de notre maison est son seul refuge, aujourd’hui. Je ne sais pas si elle survivra à l’hiver ».
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