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« Ma sœur n’a pas prononcé un mot depuis les inondations »

Saeeda Al-Ali started suffering a mental disorder after floods in October 2008 destroyed her house and sheep in Husn Mutahhar, Tarim district in Hadhramout governorate Dana Hazeen/IRIN
Saeeda Al-Ali started suffering a mental disorder after floods in October 2008 destroyed her house and sheep in Husn Mutahhar, Tarim district in Hadhramout governorate
Saleh Al-Ali, un bédouin de 37 ans, a perdu sa maison et ses moutons pendant les inondations d'octobre 2008, à Tarim, une région du gouvernorat de l’Hadramaout, dans le sud du Yémen.

Saleh, qui se bat pour nourrir les 13 membres de sa famille, a confié qu’il n’avait pas les moyens d’assurer des soins médicaux à sa sœur Saeeda, 40 ans, qui se comporte étrangement et n’est plus capable de prononcer un seul mot depuis la catastrophe. Saleh a raconté à IRIN l’histoire de sa sœur.

« Saeeda a divorcé il y a longtemps et depuis, elle vit avec moi. Elle était très normale avant les inondations ; elle s’occupait des moutons ».

« Cela l’a choquée de voir nos moutons mourir et notre maison s’effondrer. Depuis lors, nous avons remarqué que son état psychologique se dégradait progressivement ».

« Aujourd’hui, il faut faire des pieds et des mains pour qu’elle mange avec nous. Quand on essaie de lui parler, elle se met à crier ».

« Elle passe nuit et jour dans cette tente. Je n’ai pas de place pour la loger chez moi [un abri en pierres et une tente, situés à proximité] parce qu’on est 12 à y vivre ».

« Je me bats pour nourrir ma famille. J’ai perdu toutes mes bêtes – environ 55 moutons - pendant les crues. C’est tout ce que j’avais. Des parents m’ont donné quelques moutons pour m’aider à me remettre sur mes pieds ».

« Nous sommes censés recevoir des indemnités du gouvernement, mais on ne nous a rien donné jusqu’ici ».

« Je veux voir un médecin pour ma sœur, mais j’ai déjà du mal à nourrir ma famille. Et puis, si le médecin la voit vivre dans une telle misère, il va être réticent à l’aider. Il dira que même s’il l’aide, son état va se dégrader si elle continue à vivre dans cet endroit lamentable ».

« Cet abri près des ruines de notre maison est son seul refuge, aujourd’hui. Je ne sais pas si elle survivra à l’hiver ».

dh/at/cb/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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