L’assainissement insuffisant, le manque de stations d’épuration des eaux usées ou leurs effluents, l’utilisation excessive de pesticides et de fertilisants, et les déversements des usines sont les principales causes de contamination de l’eau.
Un rapport non publié de 2005, rédigé par le comité parlementaire chargé de l’eau et de l’environnement, souligne l’impact de la contamination de l’eau sur la santé. Le rapport mentionne que 75 pour cent de la population est exposée aux maladies hydriques, responsables du décès de 55 000 enfants chaque année, et que trois des 21 millions d’habitants que compte le Yémen ont développé une hépatite suite à la consommation d’eau impropre.
Saleh Baoshr, membre du comité, a déclaré à IRIN que certains grands bassins avaient été contaminés par des stations d’épuration des eaux usées. « Dans le gouvernorat d’Ibb… la station d’épuration des eaux usées [construite en 1990] a pollué le bassin ». Ce dernier a ajouté que les principales sources d’eau d’Hadhramaut avaient été contaminées par des sociétés pétrolières.
Ali Qassim, expert des autorités nationales sur les ressources en eau (NWRA), a affirmé que les stations d’épuration des eaux usées étaient « inadéquates et surchargées » et ne pouvaient dans tous les cas traiter les effluents des usines, qui contiennent des éléments tels que chrome, le mercure et l’iode.
L’eau des stations d’épuration est souvent utilisée pour l’irrigation, ce qui aboutit à une infiltration des métaux lourds dans les nappes phréatiques, selon les experts.
Ahmed al-Sufi, chargé d’informations au sein de la fondation nationale de l’eau et de l’assainissement, une entité gouvernementale, a confié à IRIN que la contamination des puits était également due au fait que les agriculteurs pompaient directement l’eau des stations d’épuration à des fins d’irrigation.
Eau courante
Le réseau d’approvisionnement en eau courante lui-même, délabré, constitue également une cause importante de pollution de l’eau : à cause des fuites, les eaux usées des fosses septiques des foyers pénètrent dans le réseau d’approvisionnement en eau, d’après M. al-Sufi. Ce dernier a également indiqué que l’eau qui pénètre dans le réseau est un mélange d’eau contaminée et d’eau potable.
Les réservoirs d’eau en béton et/ou métal situés sur les toits ne sont pas nettoyés suffisamment souvent, ce qui renforce les risques de contamination, a ajouté M. al-Sufi.
D’après un rapport de 2008 rédigé par l’Organisation mondiale de la santé et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, intitulé Progress on drinking water and sanitation (Progrès en matière d’eau potable et d’assainissement), 34 pour cent de la population a accès à des sources d’eau potables en mauvais état (puits et sources non protégés ; chariots équipés d’un réservoir/fût de petite taille ; camions-citernes ; et eaux de ruissellement).
Nitrates
Mohammed Abdul-Salam, responsable du projet de gestion du bassin de Sanaa, a déclaré que dans certaines parties du bassin de Sanaa, la concentration en nitrates était supérieure à 50 milligrammes par litre, un taux dangereusement élevé.
« Les pesticides contiennent des éléments très concentrés destinés à détruire les nuisibles... et peuvent provoquer des cancers [chez l’homme] », a précisé M. Abdul-Salam.
Le fluorure est également un contaminant retrouvé dans certaines zones du bassin de Sanaa, telles que Sanhan, Hamdan et Bani Matar – toutes trois situées dans le gouvernorat de Sanaa. « Des cas d’ostéomalacie [une maladie osseuse] et de fluorose dentaire ont été observés dans ces zones suite à l’absorption excessive de fluorure », a expliqué M. Abdul-Salam.
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