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La grève des travailleurs de la santé « a causé des décès »

The main public hospital in Gabon, in the capital Libreville Oswald Douckagha/IRIN
En raison de la grève nationale des travailleurs de la santé au Gabon, qui dure depuis trois mois, les hôpitaux publics renvoient chez eux des personnes gravement malades, ont dit des habitants à IRIN.

Le principal syndicat de travailleurs de la santé, le SYNAPS, a prévenu que le service minimum serait aussi suspendu fin avril si leurs revendications de longue date concernant les salaires et les conditions de travail n’étaient pas satisfaites. Les professionnels de la santé sont en grève depuis le 12 janvier, à l’exception d’une courte interruption en mars suite au décès de la Première dame du Gabon, et ne fournissent plus qu’un service minimum – des personnels travaillant quelques heures par jour pour des soins limités.

« Des décès ont été causés par cette grève », a dit un habitant de Libreville, la capitale, qui s’est présenté sous le nom de Charles. Des citoyens ont dit à IRIN qu’ils étaient réticents à s’exprimer ouvertement sur les questions de politique publique, par crainte de représailles de la part des autorités. Charles a expliqué que son frère, âgé de 42 ans, qui souffrait d’hypertension, était décédé peu de temps après avoir été renvoyé du Centre hospitalier de Libreville (CHL), le principal hôpital public de la capitale.

Un autre homme ayant requis l’anonymat a dit à IRIN qu’il ne savait plus quoi faire pour sa fille de trois ans, qui toussait beaucoup depuis deux semaines. « Je n’ai pas assez de moyens pour l’emmener dans les hôpitaux privés. Mon seul recours c’est le CHL, maintenant je ne sais que faire, cela m’attriste beaucoup ».

Dans les cliniques privées, une consultation peut coûter jusqu’à 40 dollars, soit un dixième du salaire mensuel d’un fonctionnaire, tandis que ces consultations sont gratuites dans les structures publiques pour les étudiants et les retraités, et coûtent six dollars pour le reste de la population.

Le SYNAPS réclame des primes, des hausses de salaire et de meilleures conditions de travail.

« Il ne s’agit pas seulement de réclamations relatives à l’augmentation des salaires », a dit à des journalistes Serges Mickala, secrétaire général du SYNAPS, à l’issue d’une réunion du syndicat. « Il s’agit aussi de la réhabilitation de tous les hôpitaux, ainsi que plus de moyens pour soigner les malades, car tout est vétuste ».

Le gouvernement a affirmé qu’il essayait de résoudre le problème aussi rapidement que possible. « Le gouvernement gabonais est conscient et soucieux de [la vétusté des hôpitaux] », a dit Appolinaire Mouckila, conseiller en communication du ministre de la Santé.

Des habitants ont dit à IRIN leur colère face à l’incapacité du gouvernement et du syndicat de trouver une solution.

Myriam, une jeune femme enceinte, âgée de 31 ans, a dit espérer que le dénouement de cette situation interviendrait « dans les plus brefs délais ». Elle a expliqué qu’elle s’était récemment vu refuser une consultation prénatale, pourtant programmée, au CHL. « Je me demande si je vais accoucher dans cet hôpital. Mais comment faire lorsqu’on n’a pas de moyens pour aller dans les structures privées ? »

Le Gabon figure parmi les pays les plus riches d’Afrique de l’Ouest, principalement grâce à ses revenus pétroliers, avec un revenu intérieur brut de plus de 6 000 dollars par habitant en 2007, selon la Banque mondiale. Mais en dépit d’une moyenne des revenus relativement élevée, les conditions de vie demeurent médiocres pour une large frange des 1,3 millions d’habitants du pays, selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

Le taux de mortalité infantile est demeuré inchangé, à 60 pour 1 000 naissances, entre 1990 et 2007, d’après l’UNICEF.

Le Gabon se classe 119ème sur 177 dans l’Index de développement humain des Nations Unies, qui prend en compte des indicateurs comme le revenu et l’accès à l’éducation et aux soins de santé.

od/np/pt/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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