1. Accueil
  2. Middle East and North Africa
  3. Iraq

La ministre en charge des femmes présente sa démission

Nawal al-Samaraie, Iraq's former minister for women’s affairs, shakes hands with the Rt Hon Ann Clwyd MP, the British prime minister's special envoy on human rights in Iraq UK Foreign and Commonwealth Office/Flickr
Nawal al-Samaraie (right), Iraq's former minister for women’s affairs
Nawal al-Samaraie, ministre de la Condition féminine, a présenté sa démission le 3 février, invoquant un manque de ressources l’empêchant de mettre en œuvre ses projets destinés à améliorer la condition des femmes.

« Je n’ai qu’un bureau, pas un ministère entier, des ressources insuffisantes et une autorité limitée… Ma mission est très difficile, sinon impossible, à remplir », a déclaré Mme Al-Samaraie à IRIN.

« Mon bureau se trouve dans la Zone verte [zone sécurisée du centre de Bagdad, la capitale irakienne] et n’a pas d’annexes dans les autres provinces, ni assez de fonds pour organiser des conférences, inviter des experts à mener des études et mettre en œuvre des plans de développement », a-t-elle déploré. « Comment puis-je faire mon travail et aider les femmes dans ces conditions ? ».

Selon Mme Al-Samaraie, une « foule » de femmes sans instruction, de veuves, de victimes de violence domestique et de déplacées internes ont cruellement besoin d’aide.

« Ma démission est un avertissement adressé au gouvernement et une protestation face à son incapacité à évaluer les besoins des femmes », a-t-elle expliqué.

Une frustration dont se fait l’écho un groupe d’activistes de la condition féminine dirigé par Safia al-Suhail, éminente membre du Parlement et défenseuse du droit des femmes.

« Quand nous parlons des femmes d’Irak, nous parlons de près de 65 pour cent de la population. Elles ont besoin d’une stratégie nationale globale qui leur permette de jouir de leurs droits légaux, sanitaires et sociaux », a déclaré Mme Al-Suhail.

Appel à la formation d’une commission indépendante

Cette stratégie, selon Mme Al-Suhail, consisterait notamment à former une haute commission pour la femme, soutenue financièrement par le gouvernement.

Cette commission devrait pouvoir prendre des décisions indépendantes, déterminer les problèmes auxquels les femmes se trouvent confrontées et leur trouver des solutions, a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse tenue le 8 février dans la Zone verte de Bagdad. « Il y a de vrais obstacles, de vraies entraves au sein du gouvernement, qui empêchent de progresser dans le domaine du droit des femmes ».

Mme Al-Suhail a appelé Mme Al-Samaraie à retirer sa démission, et le gouvernement à la rejeter, car « les femmes d’Irak ont besoin d’elle ».

Le ministère étatique de la Condition féminine a été créé après l’invasion de l’Irak, en 2003, par la coalition menée par les Etats-Unis, mais il n’a accompli aucun progrès sur les questions liées à la condition des femmes, à en croire Mme Al-Samaraie.

Dans le cadre du programme public d’aide sociale, une allocation mensuelle de 50 à 70 dollars est versée aux veuves, aux femmes divorcées, aux personnes handicapées et aux personnes sans emploi, mais de nombreux experts humanitaires jugent cette aide insuffisante.

L’Irak, dépendant de ses revenus pétroliers, qui représentent près de 95 pour cent de son budget, a été gravement touché par la chute du cours mondial du pétrole, ce qui a contraint le gouvernement à revoir à la baisse son budget prévisionnel 2009, le portant de 80 milliards à 64 milliards de dollars – et de nouvelles coupures budgétaires ne sont pas à exclure.

sm/ar/cb/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join