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Les Gazaouis pris au piège

Israeli troops lining up outside Gaza last week, preparing equipment. Shabtai Gold/IRIN
Le 10 janvier, les Palestiniens de la bande de Gaza ont reçu des tracts, largués par avion, les avertissant que l’armée israélienne était sur le point d’intensifier ses opérations ciblées contre les militants de la zone, et leur recommandant de prendre les précautions nécessaires.

Toutefois, on ignore véritablement ce qu’il reste à faire aux Palestiniens de Gaza, qui, selon les Nations Unies, n’ont nulle part où se réfugier.

« Il n’y a aucun lieu sûr à Gaza », a expliqué Allegra Pacheco, directrice adjointe du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans les Territoires palestiniens occupés. Un point de vue dont Max Gaylord, Coordinateur humanitaire des Nations Unies à Jérusalem, s’est fait l’écho.

Le tract expliquait aux Gazaouis qu’ils devaient suivre l’exemple récent des habitants de Rafah, qui ont fui le sud de la bande de Gaza après avoir reçu des avertissements semblables, les enjoignant de partir juste avant que les forces aériennes israéliennes commencent à frapper la ville, située le long de la frontière égyptienne.

Selon les autorités israéliennes, les militants palestiniens empruntent des tunnels pour passer des armes en contrebande sous cette frontière.

Des témoins ont déclaré que pas moins de 50 000 personnes avaient fui la ville, et selon les Nations Unies, l’opération « Cast Lead » (traduite par « Plomb durci »), menée par Israël depuis le 27 décembre, a provoqué le plus important déplacement forcé de populations palestiniennes depuis la guerre de 1967.

Nulle part où se réfugier

Si la plupart des Gazaouis sont déjà réfugiés depuis les précédentes guerres, aujourd’hui, ils ne peuvent plus traverser la frontière, le périmètre de leur territoire ayant été bouclé de toutes parts. Leur seule solution est de trouver un lieu relativement plus sûr à l’intérieur même de la bande de Gaza, une des régions les plus densément peuplées de la planète.

Le dernier tract indiquait que l’armée israélienne continuerait « à cibler les tunnels, les dépôts d’armes et les agents de la terreur avec une force croissante dans toute la bande de Gaza. Pour votre sécurité et celle de vos familles, éloignez-vous en ».

Un porte-parole de l’armée israélienne n’a pas pu expliquer, pourtant, comment un civil gazaoui pouvait déterminer la localisation des dépôts d’armes, ni comment il pouvait ensuite éviter de s’en approcher, l’armée elle-même ayant d’ailleurs indiqué que les militants se cachaient dans les zones civiles.

En outre, les lieux où les Palestiniens se sont réfugiés, y compris les locaux des Nations Unies, ont été attaqués et des civils ont été tués tandis qu’ils s’enfuyaient, selon les témoignages recueillis par les organismes israéliens et palestiniens de défense des droits humains.

Quelles cibles sont légitimes ?

La définition israélienne de ce qu’est une cible légitime a été contestée par l’organisme israélien de défense des droits humains B'tselem, qui rejette notamment les propos de l’armée selon lesquels elle peut attaquer les infrastructures civiles du Hamas, notamment les locaux du gouvernement et de la police. Le droit international, affirme l’organisme, ne considère pas ceux-ci comme des cibles militaires.

Si B'tselem a estimé que le Hamas commettait des « crimes de guerre » en lançant des roquettes sur les civils israéliens, l’organisme a reconnu que le mouvement islamiste était également responsable de l’enclave, qu’il assurait la prestation des services de base, et que ceux-ci ne devaient pas être ciblés.

La nuit du 10 janvier, comme il est devenu la norme récemment, Israël a mené plus de 60 frappes aériennes au-dessus de la bande de Gaza. Le 11 janvier, des membres du corps médical ont estimé que l’offensive militaire israélienne, qui dure depuis plus de deux semaines, avait fait plus de 850 morts, dont quelque 235 enfants, et plus de 3 500 blessés chez les Palestiniens. Au cours de la même période, 13 Israéliens sont morts dans les combats.

Phosphore blanc ?

Dans le même temps, un analyste militaire de Human Rights Watch, organisation non-gouvernementale basée aux Etats-Unis, a affirmé qu’Israël utilisait illégalement du phosphore blanc dans le cadre de son offensive.

Si le droit international autorise l’usage de cette substance comme écran de fumée, elle ne peut être employée à proximité des populations civiles, car elle a un « effet incendiaire ?accidentel? susceptible de provoquer des brûlures graves et d’incendier les structures, les champs et autres objets civils situés à proximité ».

L’expert a vu l’armée utiliser cette substance au-dessus de zones résidentielles peuplées et les médecins de l’enclave ont signalé des cas de brûlures atypiques qu’ils ont des difficultés à traiter.

L’armée israélienne a quant à elle assuré qu’elle agissait dans les limites du droit international et n’employait ni armes, ni tactiques illégales. Il reste difficile de vérifier de manière indépendante les informations relatives à la situation à l’intérieur de Gaza, les journalistes et les chercheurs n’ayant toujours pas accès au territoire.

shg/ar/ed/nh/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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