Le dernier typhon qui a balayé la région du sud-est asiatique ne s’est pas abattu sur le Vietnam, mais les fortes pluies qu’il a provoquées ont entraîné des inondations et des glissements de terrain, faisant au moins 41 morts et des dizaines de blessés, ont annoncé les autorités, le 29 septembre.
Selon le Comité central de contrôle des inondations et des tempêtes du Vietnam, plus de 1 300 habitations ont été détruites et près de 20 000 hectares de riz paddy ont subi des dégâts lorsque le typhon Hagupit s’est abattu sur la province de Guangdong, dans le sud de la Chine, le 25 septembre.
La tempête « n’a pas directement touché le Vietnam », a indiqué Dong Lien Chau, directeur du Centre national des prévisions hydrométéorologiques. « Mais ces tempêtes peuvent malgré tout causer de graves dégâts ».
Dans la province de Bac Giang, les autorités ont indiqué que la tempête numéro six, ainsi que l’ont baptisée les Vietnamiens, avait provoqué les inondations les plus graves observées en 20 ans. Les populations avaient reçu l’ordre d’évacuer, ce qui a permis de minimiser le bilan des victimes. Mais tout le monde n’a pas été prévenu à temps.
« Les eaux sont montées très vite, dévalant les montagnes et débordant des rivières et des ruisseaux », a raconté à IRIN Hoang Thi Luu, fermier à Tuan Dao, une région de la province de Bac Giang. « Personne n’a eu le temps de sauver ses biens ; on s’est juste sauvé pour ne pas y rester ».
Un représentant des autorités locales de Bac Giang a raconté que sa voisine de 70 ans avait été emportée par les eaux. Elle avait été retrouvée saine et sauve, deux jours plus tard, perchée dans un arbre.
Les puissants effets de la tempête se sont également fait sentir dans les provinces montagneuses de Son La et Lang Son, des régions qui ne se sont pas encore remises de la tempête Kammuri, qui avait fait plus de 160 morts lorsqu’elle s’était abattue sur le Vietnam, en août 2008.
Photo: ReliefWeb |
Carte du Vietnam et des pays voisins |
Selon M. Hoan, les villageois de sa région –qui appartiennent pour la plupart à l’ethnie des Thaïs, une minorité- avaient été avertis de l’arrivée prochaine de la tempête, mais même ceux qui vivaient à proximité de lits de ruisseaux ou de ruisseaux n’ont pas tenu compte des avis d’évacuation.
« Nous les avons avertis des risques d’inondations », a expliqué M. Hoan. « Mais personne n’a compris à quel point la situation était dangereuse ».
L’armée mise à contribution
Dao Xuan Hoc, adjoint au ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a indiqué à IRIN que le gouvernement dispensait actuellement des secours d’urgence et versait des indemnités aux populations les plus touchées. Quelque 10 000 soldats ont été déployés pour distribuer le matériel d’urgence et contribuer au processus de reconstruction, a-t-il ajouté.
Le ministère de la Santé, avec l’aide du Programme des Nations Unies pour le développement, prend actuellement les mesures nécessaires pour prévenir la propagation de maladies hydriques dans les régions inondées. La Croix-Rouge vietnamienne a également déployé des équipes de secours dotées de nécessaires d’urgence, dans la région.
À ce jour, le gouvernement n’a pas sollicité l’aide des agences des Nations Unies ni de la communauté internationale. Dans le même temps, M. Chau a annoncé qu’une autre tempête se formait dans la mer de Chine du Sud. Mekkhala, la tempête numéro sept, dont les vents soufflent à 75-102 kilomètres/heure, se dirige vers le Vietnam.
« La tempête devrait s’abattre sur la région centre-nord du Vietnam ces prochains jours, probablement le 1er octobre », a ajouté M. Chau. « Et nous prévoyons que trois autres tempêtes s’abattront sur le Vietnam avant la fin de cette saison des typhons ».
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