1. Accueil
  2. Southern Africa
  3. South Africa

La situation « extrême » nécessite une attention immédiate – ONU

[CAR] A recently burned house, Bamala Mbeti near Kaga Bandouro, CAR, 14 November 2006. Nicholas Reader/IRIN
Des villages entiers ont été incendiés dans le nord du pays, forçant les populations à fuir
Un million de personnes ont besoin d’aide humanitaire après un an de combats sporadiques entre groupes armés non identifiés dans le nord de la République centrafricaine (RCA), a dit mardi le coordinateur humanitaire des Nations unies dans le pays, au lendemain de nouveaux affrontements.

« [Ces populations] ont été directement affectées par les violences qui ont ravagé le nord du pays d’est en ouest, par vagues successives », a dit Toby Lanzer à la presse à New York. « C’est une violence qu’on n’avait pas vue auparavant dans le pays. Elle est perpétrée par des hommes en uniforme, dont l’identité et la nationalité ne sont pas claires ».

Au cours des 12 derniers mois, des hommes armés ont brûlé des maisons et incendié des villages entiers dans cette zone, ont constaté des travailleurs humanitaires lors de missions sur le terrain.

De nouveaux combats ont encore opposé lundi l’armée centrafricaine aux forces rebelles qui avaient lancé une attaque contre la ville de Paoua, dans la province d’Ouham-Penda, dans le nord-ouest du pays, a annoncé depuis Bangui, la capitale, Cyriaque Gonda, porte-parole du président François Bozizé.

M. Lanzer a estimé que la situation était « extrême ». Le nombre de personnes déplacées par les violences à l’intérieur du pays est estimé à 150 000, tandis que 80 000 autres ont fui vers le Tchad et le Cameroun voisins. Les groupes de personnes déplacées sont largement éparpillés et il n’y a pas de routes carrossables dans le nord du pays, rendant très difficile les tentatives des agences humanitaires d’établir une évaluation exacte de la situation actuelle.

Les seuls rapports disponibles en provenance des zones affectées par les combats affirment que les populations sont dispersées dans la brousse et qu’elles ne survivent qu’en se nourrissant de ce qu’elles trouvent, comme des racines.

« La plupart des habitants de la région vit en brousse et se nourrit d’aliments sauvages », a affirmé Jean-Charles Dei, directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) en RCA.

M. Lanzer, qui s’est rendu dans les zones touchées par les violences à la fin de l’année 2006, a estimé qu’il y avait des « raisons humanitaires impérieuses » justifiant de s’engager en RCA, un pays qui ne bénéficie pas de la même attention sur la scène internationale que ses voisins du Soudan, du Tchad et de la République démocratique du Congo (RDC).

Seules cinq organisations internationales travaillent en RCA, peut-être le plus petit nombre enregistré dans le monde pour un pays en crise, a dit M Lanzer, avouant espérer que les bailleurs de fonds réunis mercredi à Genève, en Suisse, accorderaient l’aide dont le nord de la RCA a besoin de toute urgence.

« Les populations mourront si la RCA n’obtient pas le soutien des bailleurs de fonds avant la mi-février », a-t-il dit, précisant que cette prévision se fondait sur l’hypothèse que la situation sécuritaire ne se dégrade pas davantage.

Il semble que des démarches soient en cours pour lutter contre l’insécurité. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a convenu la semaine dernière d’envoyer une nouvelle mission technique –signe précurseur de la mise en place d’une opération de maintien de la paix- au Tchad et en RCA, suite à une tentative échouée de se rendre dans le pays, en raison de l’insécurité.

Mardi, un communiqué de la présidence du Conseil de sécurité a expliqué que l’éventualité du déploiement d’une mission de la paix dans la région « avait pour objectif de contribuer à améliorer l’insécurité du côté tchadien et centrafricain de la frontière avec le Soudan et de stimuler la paix et la stabilité dans la région à travers la surveillance des activités transfrontalières entre le Tchad, la RCA et le Soudan. »

Une insécurité persistante

Ces zones frontalières, ainsi que les parties nord-est et nord-ouest de la RCA, sont régulièrement le théâtre d’affrontements, comme ceux survenus lundi à Paoua.

En octobre dernier, l’armée a mis le feu à une dizaine de villages situés sur l’axe Kébé-Béboura, détruisant les habitations de quelque 50 000 personnes. Cette offensive avait pour objectif de débusquer les rebelles de l’Armée populaire pour la restauration de la république et la démocratie (APRD).

Le mouvement rebelle dirigé par l'ex-lieutenant Bedaya N’Djadder, en rupture de banc avec l’armée nationale, a attaqué et investi plusieurs villes de RCA, au cours des deux dernières années. L’offensive menée en octobre a fait quelque 80 000 déplacés, soit la quasi-totalité de la population de Paoua.

En janvier 2006, les rebelles avait déjà attaqué la ville et volé du matériel militaire à l’armée régulière. Les forces gouvernementales avaient alors riposté. Selon le député Apollinaire Dondon Konamambaye, 104 personnes, dont des civils, ont été tuées au cours de l’offensive – un bilan confirmé par la Croix-Rouge centrafricaine.

Les responsables locaux ont souligné que des troubles secouaient de nouveau la région alors que les autorités centrafricaines avaient accepté d’engager des pourparlers avec les différents groupes rebelles présents sur le territoire.

La semaine dernière, le responsable d’un groupe de consultation chargé de promouvoir le dialogue national, a indiqué que tous les groupes rebelles avaient accepté de travailler pour la paix et la réconciliation, y compris l’APRD. Un autre groupuscule rebelle, l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), s’est également engagé à suspendre ses opérations militaires, a-t-il précisé.

Depuis que la rébellion a commencé à mener ses opérations en RCA, en septembre 2005, les insurgés exigent la signature d’un accord de partage de pouvoir.

lab/md/jb/mw/cd/ail

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join