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Un nouveau Premier ministre nommé après huit mois de vacance de poste

[Guinea] Girls in a Conakry shantytown in front of an election poster of President Lansana Conte. IRIN
Quelques mois après la réélection de Lansana Conte les Guinéens se battent pour du riz
Huit mois après la fracassante démission de l'ancien Premier ministre François Loucéni Fall, le
président Lansana Conté vient de nommer un nouveau Premier ministre.

Dans un décret présidentiel publié jeudi dernier, l'ancien ministre de la pêche, Cellou Dalien Diallo, a été nommé Premier ministre en remplacement de François Fall, qui a démissionné de son poste en avril dernier après deux mois de fonction pour protester contre le blocage de ses réformes politiques et économiques.

Economiste à la banque centrale, Diallo est l'un des ministres ayant servi le plus longtemps le président Conté. Membre du gouvernement depuis près de 10 ans, le nouveau Premier ministre passe pour être un bon technocrate qui a fait ses preuves comme ministre des Infrastructures économiques, chargé de la réfection du piètre réseau routier de la Guinée.

Mais selon certains commentateurs, il ne pourra pas exercer librement ses fonctions, compte tenu de la poigne de fer de Conte et de sa main mise sur la gestion du pouvoir, malgré un état de santé très précaire.
Par ailleurs, la désagrégation de l'économie donne lieu chaque mois à de nouvelles manifestions.

"Je ne doute pas un instant que Diallo puisse faire du bon travail s'il a les coudées franches,"a confié vendredi à IRIN un fonctionnaire de la Banque centrale ; et il est peu probable que Diallo soit confronté aux difficultés de son prédécesseur, a t-il ajouté.

Au mois d'avril, l'ancien Premier ministre Fall prenait l'initiative de démissionner de son poste de Premier ministre de Guinée, un pays où les ministres ne quittent généralement leur poste que lorsqu'ils sont remerciés par le président. Annoncé comme un réformateur, il a démissionné de ses fonctions en dénonçant le manque de dialogue et le blocage systématique de ses réformes par le chef de l'état.

Selon François Fall, le président Conté, qui est arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'état en 1984 bloquait toutes ses tentatives pour introduire des réformes économiques, lutter contre la corruption, renégocier la dette extérieure de la Guinée, instaurer un nouveau dialogue avec l'Union européenne et faire le ménage dans l'appareil judiciaire.

C'est depuis la France, où il se trouvait rendu en exil pour assurer sa sécurité qu'il a envoyé sa lettre de démission au président, mais sa défection n'a pas été reconnue de fait par les autorités guinéennes.

La nomination de Diallo au poste de premier ministre arrive à une période caractérisée par le mécontentement général de la population de ce pays d'Afrique de l'Ouest.

D'anciens employés des chemins de fer, des étudiants et des résidents en colère sont descendus dans les rues au cours des six derniers mois pour manifester leur mécontentement contre la hausse des prix des denrées alimentaires, des factures d'électricité et les arriérés de salaires.

En juillet, au plus fort des protestations, des citoyens affamés et en colère ont attaqué dans la capitale Conakry des camions chargés de sacs de riz. Une rapide dépréciation du franc guinéen a amené les autorités à importer du riz qui se vendait à 30 dollars américains - bien plus que le salaire mensuel de nombreux guinéens. Les populations ont donc tenté
de résoudre le problème de pénurie alimentaire par leur propre moyen.

Le manque de devise est aussi chronique et s'explique par le déclin progressif de l'économie de la Guinée, la baisse des revenus de l'exportation et la réticence des bailleurs occidentaux à accorder des crédits à la Guinée.

L'Union européenne, le principal bailleur, bloque plus de 100 millions de dollars car les autorités n'appliquent aucune réforme politique et économique visant à améliorer la bonne gouvernance en Guinée, un pays pauvre et tristement célèbre pour son niveau de corruption.

Les diplomates s'inquiètent aussi de la santé fragile du président Conté. Agé de 70 ans, il souffre de diabète et de problèmes cardiaques qui l'empêchent de se déplacer seul.

En décembre dernier, le président Conte a été réélu pour un mandat de sept ans à l'issue d'élections présidentielles boycottées par les principaux partis d'opposition de Guinée. Selon ces partis, les élections qui ont permis à Conté d'être réélu avec 95 pour cent des suffrages ont été entachées de nombreuses irrégularités.

Certains diplomates notent que dans un pays qui a été dirigé par deux présidents autoritaires depuis son indépendance en 1958, Conté n'a choisi aucun successeur connu et que le pays s'écroule progressivement sous son règne.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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