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Des troubles obligent la Panafricain Energy à suspendre l’exploitation pétrolière à Ndolou

Map of Gabon
IRIN
Some 8.1 percent of Gabon's 1.2 million population is HIV positive.
La compagnie canadienne Panafrican Energy a décidé de suspendre provisoirement l'exploitation du pétrole à
Ndolou, au sud-est du Gabon à la suite de violentes manifestations de villageois furieux qui exigeaient une meilleure répartition des ressources, a t-on appris d'une source proche du ministère des Hydrocarbures.

Selon les autorités, les affrontements entre les forces de l'ordre gabonaises et les manifestants qui bloquaient la sortie du site de Ndolou ont fait deux morts et sept blessés.

Contrairement aux incidents réguliers qui se produisent au Nigeria, le premier pays africain exportateur de pétrole, les actes de violence ne
sont pas courants au Gabon. Toutefois, les doléances des populations locales des deux pays sont les mêmes : une meilleure répartition de la
manne pétrolière.

Bien que modeste, le site d'exploitation de Ndolou ne produit en moyenne que 3 400 barils par jour. Mais les populations locales, très touchées
par le chômage et la pauvreté, exigent plus d'écoles, de dispensaires et de routes.

Inspirés par la grève du syndicat des ouvriers du pétrole, l'ONPE, les populations de Ndolou ont mis le feu à une embarcation et à un véhicule
de la compagnie Panafrican Energy et menacé de s'en prendre à ses installations pétrolières.

"Les responsables de la société canadienne ont demandé du renfort à Libreville pour la protection des puits de pétrole," a déclaré à la presse Koumba Souvi, le gouverneur du département.

Aucun membre de la société canadienne n'a souhaité faire de commentaires, mais à en croire certains fonctionnaires du ministère des Hydrocarbures à Libreville, la situation dans le sud-est était redevenue calme lundi.

Le vice-ministre des Affaires étrangères, Jean-Francois Ndongou, a confié à l'agence de presse française que les autorités et la société canadienne étudiaient les conditions de réouverture du site et les possibilités de satisfaire les exigences de la population locale.

Ce n'est pas la première fois que des villageois de Ndolou se plaignent du comportement des compagnies pétrolières. En 2001, ils avaient soumis
une liste de doléances à la société Panafrican Energy.

En 1998, le président Omar Bongo, qui dirige ce pays depuis 1967, avait décidé qu'une aide substantielle soit versée au département de Ndolou mais, à en croire Nicaise Moulombi, le responsable local du groupe écologiste Croissance Saine Environnement, les fonds n'ont pas encore
été mis à la disposition des autorités locales.

"Aujourd'hui, l'argent du pétrole ne circule pas mais est resté confiné entre les mains des hautes autorités de l'Etat," a indiqué Moulombi à IRIN. "Trois pour cent d'une élite se partage les richesses du pays alors que 97 pour cent de la population vit dans des conditions lamentables."

Le revenu par habitant du Gabon est dix fois supérieur à celui des pays d'Afrique subsaharienne grâce au pétrole et à ses ressources minières, mais aussi du fait de sa faible population estimée à 1,3 millions d'habitants.

Mais l'économie du pays subit les fluctuations du cours mondial du baril de pétrole. Avec une production de 250 000 barils par jour, le Gabon s'est vu ravir la place de troisième producteur africain de pétrole par la Guinée Equatoriale où le pétrole n'a été découvert qu'en 1995.

Le sociologue Fabien Renamy a confié à IRIN que les réserves pétrolières du Gabon ont baissé d'un tiers par rapport à sa production record en 1996 et qu'il était temps pour ce pays de préparer l'après-pétrole.

A une heure d'avion de Ndolou se trouve la ville de Gamba où est installée la compagnie Anglo-néerlandaise Shell Gabon. La société a construit des routes, des dispensaires et des écoles et initié des projets agricoles et de formation. De petit village d'une douzaine de cases dans les années 1960, Gamba s'est aujourd'hui mué en une véritable ville de quelque 9 500 habitants.

Mais pour certains responsables de sociétés pétrolières, le gouvernement devrait contribuer à la réalisation de ces projets et ne pas tout
laisser à la charge des compagnies multinationales.

"La plupart des sociétés pétrolières installées au Gabon essayent de répondre aux attentes des populations locales où elles sont implantées, mais ces compagnies ne peuvent pas se substituer au rôle régalien de l'Etat, par exemple, dans la construction des routes," a fait remarqué un cadre de Shell Gabon qui a souhaité garder l'anonymat. "C'est à l'Etat de répondre aux besoins de ses administrés."

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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