Selon Shell, des fuites ont été constatées la semaine dernière sur un pipeline de 18 cm de diamètre dans le village d’Egbeda situé dans l’état de Rivers. Ce pipeline fait partie d’un important réseau qui assure l’acheminement du pétrole brut des champs pétrolifères de la région du delta du Niger vers les terminaux d’exportation de la côte.
"Alors que les équipes d’intervention s’employaient à sécuriser l’accès au site, des individus en colère on mis le feu à deux points de fuite," a indiqué jeudi soir Don Boham, le porte-parole de la compagnie.
A en croire Don Boham, cet incident a été porté à la connaissance des autorités nigérianes.
Les nappes d’hydrocarbure qui se sont déversées dans les cours d’eau poissonneux et dans les champs agricoles sont à l’origine du conflit qui oppose la compagnie pétrolière et les villageois vivant à proximité d’importantes installations industrielles de plusieurs milliards de dollars. Les fuites d’hydrocarbure sont fréquentes dans la région du delta du Niger qui fournit une bonne partie des 2,5 millions de barils produits chaque jour par le Nigeria et destinés à l’exportation.
Selon les compagnies pétrolières, ces fuites sont causées par des actes de sabotage commis par des villageois qui vivent dans des régions pauvres et cherchent à extorquer des fonds aux compagnies à titre de compensation.
Mais à en croire les villageois, les compagnies pétrolières font preuve de négligence, car elles laissent leurs pipelines se corroder. Par ailleurs, les villageois se sentent frustrés de ne recevoir aucun dédommagement des multinationales lorsque leurs champs agricoles et leurs cours d’eau poissonneux sont pollués par les fuites d’hydrocarbure causés par les actes de sabotage.
Un contentieux oppose actuellement la société Shell et le parlement fédéral nigérian qui a voté une résolution exigeant de la multinationale le versement de 1,5 milliards de dollars américains aux populations Ijaw de l’état de Bayelsa, à titre de dédommagement pour les déversements d’hydrocarbure et les dégradations de l’environnement causés par l’exploitation du pétrole dans la région.
Approuvée par le congrès et le sénat, la résolution n’est pas exécutoire et, comme l’a indiqué mercredi à la presse John Brambaifa, le président de la commission sénatoriale sur les problèmes de la région du delta du Niger, Shell a adressé un courrier au congrès et au sénat rejetant la demande de payer.
Selon Brambaifa, ce courrier daté du 14 novembre est un affront à la souveraineté du Nigeria. Il a également fait savoir que dans deux semaines sa commission recommanderait au sénat de voter des sanctions à l’encontre de la société Shell.
Le Nigeria est le premier pays exportateur de pétrole en Afrique et la société Shell y exploite près de la moitié de sa production
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