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Mbeki entame sa deuxième mission de paix en Côte d’Ivoire

[Cote d'lvoire - South Africa] President Thabo Mbeki at AU press conference. IRIN
De retour en Côte d'Ivoire, Mbeki tentera de sortir le pays de l'impasse politique
De retour en Côte d’Ivoire, le président sud africain Thabo Mbeki tentera de résoudre la crise politique qui secoue depuis plus deux ans le premier pays producteur de cacao.

Des milliers d’ivoiriens se sont massés dans les rues pour accueillir Mbeki à son arrivée jeudi dans la capitale Abidjan où il se rendait pour la deuxième fois depuis les dernières émeutes du mois de novembre.

Mandaté par l’Unité africaine, il tentera d’éviter que la Côte d’Ivoire ne replonge totalement dans la guerre civile.

Après les entretiens qu’il aura vendredi et samedi avec le président Laurent Gbagbo, le premier ministre Seydou Diarra et les responsables des partis d’opposition, Mbeki se rendra à Bouaké, le fief des rebelles, pour s’entretenir avec Guillaume Soro, le chef de la rébellion.

Le 4 novembre, l’armée de l’air ivoirienne rompait le cessez-le-feu en vigueur depuis 18 mois en bombardant les fiefs des forces rebelles dans le Nord de la Côte d’Ivoire en vue de préparer une offensive terrestre de plus grande envergure et de réunifier le pays coupé en deux depuis le coup de force des rebelles en septembre 2002..

Cette offensive a été arrêtée au bout de deux jours. Le bombardement des zones tenues par les forces rebelles a causé la mort de 9 militaires français des forces de maintien de la paix et, en représailles, l’armée française a détruit la quasi-totalité des avions et hélicoptères de l’armée de l’air ivoirienne. De violentes manifestations anti-françaises ont donc éclaté obligeant près de 9 000 étrangers – des ressortissants français pour la plupart – à fuir la Côte d’Ivoire qui, pendant longtemps, passait pour être le plus pays le plus prospère de la sous-région.

Bien que le calme soit revenu dans les rues de la capitale Abidjan, l’impasse politique à l’origine de la flambée de violence est plus que jamais présente et c’est bien ce problème que Mbeki tentera de résoudre.

"Le président va rencontrer tous les acteurs politiques pour leur présenter un plan de sortie de crise, une feuille de route pour la résolution pacifique du conflit," a indiqué à la presse le porte-parole de Mbeki, peu de temps après son arrivée en Côte d’Ivoire.

La sécurité a été renforcée autour de Mbeki. Selon la presse locale, le président sud africain a fait convoyer sa propre limousine blindée et plusieurs jeeps militaires équipées de fusils mitrailleurs.

Mbeki avait déjà eu un cours entretien de trois heures avec le président Gbagbo, lors d’une visite éclair en Côte d’Ivoire le 9 novembre dernier. Mais cette fois-ci, son agenda lui offre plus de temps.

Vendredi, Mbeki rencontrera Gbagbo, puis Diarra, un ancien haut fonctionnaire de l’état ivoirien, sans étiquette politique, qui occupe depuis avril 2003 les fonctions de premier ministre d’un gouvernement de réconciliation nationale élargi.

Ce gouvernement de partage a été constitué pour appliquer les recommandations de l’accord de paix de janvier 2003, mais en réalité, le pouvoir exécutif est resté solidement accroché aux mains de Gbagbo et de son parti politique, le Front populaire ivoirien (FPI). L’action du gouvernement de Diarra a souvent été paralysée durant des mois, lorsque le premier ministre était en conflit avec le président.

Après une série d’entretiens samedi avec les responsables de l’opposition parlementaire, Mbeki se rendra dimanche à Bouaké. Il achèvera sa visite lundi matin par un dernier entretien avec le président Gbagbo.

Bien que Mbeki ait contribué la signature d’un accord de paix entre les partis en conflit en république démocratique du Congo et au Burundi, de nombreux commentateurs politiques s’interrogent sur les résultats que l’on peut attendre des négociations menées par le président du pays le plus puissant du continent africain.

Depuis les derniers événements de novembre, les rebelles s’évertuent à exiger le départ de Gbagbo avant toute reprise sérieuse des pourparlers de paix dans le pays.

Ils ont également fait savoir qu’ils ne restitueront leurs armes aux 6000 forces onusiennes de maintien de la paix que si l’assemblée nationale vote les réformes politiques stipulées par les accords de Linas-Marcoussis et d’Accra III.

Ces réformes concernent notamment un amendement de la constitution qui assouplirait les conditions d’éligibilité des candidats aux prochaines élections présidentielles et permettrait à l’ancien premier ministre Alassane Ouattara, un responsable de l’opposition très populaire dans le Nord, de se présenter aux élections présidentielles d’octobre 2005.

Gbagbo a annoncé qu’il soumettra à nouveau les projets de loi des réformes à l’assemblée nationale afin qu’ils soient étudiés et approuvés d’ici le 17 décembre. Ces réformes visent notamment à donner aux immigrants originaires des autres pays d’Afrique de l’Ouest et à leurs descendants le droit de posséder des terres et d’avoir la nationalité ivoirienne.

Mais le président Gbagbo s’obstine à dire que les conditions d’éligibilité à la présidence de la république ne peuvent être décidées que par référendum, une fois le pays réunifié.

Il revient donc à Mbeki de trouver le moyen de sortir rapidement de cette impasse avant que n’éclate une nouvelle crise.

Le Conseil de sécurité, qui a imposé un embargo de 13 mois sur la vente d’armes à la Côte d’ivoire, a prévenu qu’il pourra prendre d’autres dispositions et appliquer une interdiction de voyager et un gel des avoirs à certains individus d’ici le 15 décembre si ces derniers entravent le processus de paix décidé par les accords de Marcoussis.

Mais certains diplomates craignent une nouvelle flambée de violence, si Mbeki ne parvient pas remettre sur les rails le processus de paix, avant cette échéance fatidique.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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