Mais les dirigeants syndicaux menacent le gouvernement d’Olusegun Obasanjo d’un nouvel arrêt de travail, si la hausse de prix n’est pas annulée dans les deux semaines à venir.
A Lagos, la capitale économique du pays, et dans les autres grandes villes du pays, les banques, commerces, écoles et hôpitaux ont réouvert.
Deux personnes au moins ont été tuées par la police pendant la grève dans les affrontements qui ont opposé les forces de l’ordre aux manifestants à Kaduna, la capitale du Nord, et à Port Harcourt, le centre pétrolier du Sud-Est.
«Si le gouvernement n’annule pas l’augmentation du prix de l’essence dans les deux prochaines semaines, nous reconduirons la grève,» a indiqué Adams Oshiomhole, le président de la centrale syndicale Nigeria Labour Congress (NLC) qui regroupe 29 syndicats de travailleurs.
Les leaders syndicaux ont déclaré que la grève a été un succès et qu’elle a été largement suivie, preuve que la plupart des nigérians rejettent la politique économique d’Obasanjo.
«Cette grève a été un vote de protestation contre la politique économique du gouvernement et contre l’augmentation du prix du carburant en particulier,» a indiqué à IRIN Owei Lakemfa, le porte-parole du NCL.
D’après Rémi Oyo, porte-parole du président Obasanjo, le fait que la grève a eu lieu est une preuve que la démocratie fonctionne et que la dissidence se porte bien au Nigeria.
La grève de cette semaine est la sixième organisée par le NLC depuis la suppression des subventions du carburant, décrétée par Obasanjo il y a trois ans, dans le cadre de sa politique de déréglementation du secteur pétrolier nigérian.
D'après le gouvernement, les réformes sont nécessaires pour supprimer les plus de 2 milliards de dollars américains de subventions versés chaque année par l’état pour le carburant.
Mais pour les syndicats, la hausse du coût de la vie qui résulte de l’augmentation du prix du carburant pénalise encore plus la population pauvre du Nigeria, pays où 70 pour cent de la population vivent avec moins d'un dollar par jour.
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