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Le nouveau Premier ministre forme son gouvernement

[CAR] CAR Prime Minister Abel Goumba
CITY: Bangui DATE: 2003 IRIN
Le premier ministre de la RCA, Abel Goumba
Le nouveau Premier ministre de la République centrafricaine, Célestin Le Roi Gaoumbale, a formé son gouvernement provisoire à la suite de la révocation, jeudi dernier, de son prédécesseur Abel Goumba, a annoncé vendredi à la radio d'Etat centrafricaine, le ministre de la communication et porte-parole
du gouvernement, Parfait Mbay. M. Goumba a, quant à lui, été nommé
vice-président.

Le nouveau gouvernement est composé de 28 ministres dont deux femmes et six officiers de l'armée.

Selon la nouvelle distribution des portefeuilles ministériels, Lea Doumta a conservé son poste de ministre des affaires sociales, alors que l'ancien ministre du commerce, Hyacinthe Wodobode, a obtenu le ministère de la justice. Neuf nouveaux ministres ont été nommés, parmi lesquels l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Lebouder, au ministère des finances ; le colonel
Guy Kolingba, le fils de l'ancien président André Kolingba, au ministère de la jeunesse et des sports; le colonel Mouhamed Marboua, président de la communauté nationale islamique, nommé ministre adjoint aux finances.

Le colonel Kolingba avait été condamné à mort par contumace en 2002, pour sa participation au coup d'Etat manqué de son père en mai 2001.

M. Gaoumbale, 62 ans, est un banquier à la retraite. Il n'est affilié à
aucun parti politique et n'a jamais occupé de responsabilité dans la haute
administration du pays. Il dirigeait la Banque de développement de l'Afrique centrale à Brazzaville, en République du Congo et plus tard, la Banque Populaire Maroco-Centrafricaine dans la capitale centrafricaine, Bangui.

Le leader du pays, François Bozizé, a encore annoncé M. Mbay, conserve son
poste de ministre de la défense alors que le ministre de la sécurité
publique, Paulin Bondeboli, le ministre de l'agriculture, Pierre Gbianza, et celui de l'éducation, Bevala Lalah ont définitivement perdu leur poste.

L'ancien ministre des affaires étrangères, Karim Meckassoua a été nommé ministre de l'éducation. Il a été remplacé par l'ancien secrétaire général d'Etat aux affaires étrangères, Charles Wenezoui.

Les analystes locaux ont perçu la révocation du gouvernement Goumba par
François Bozizé comme la première crise politique majeure depuis le coup
d'Etat du 15 mars où le président Ange-Félix Patasse a été renversé.

"Il ne s'agit pas d'un divorce politique entre moi et Bozizé," a affirmé samedi à IRIN M. Goumba. "La création du poste de vice-président était une nécessité qui avait été recommandée par le dialogue national [de septembre-octobre dernier]," a-t-il ajouté.

M. Bozizé a précisé le rôle du vice-président dans un décret présidentiel.
Dans l'hypothèse d'une longue absence, le vice-président remplacera le président. Il sera assisté du Premier ministre, du président du conseil national de transition, du président de la cour de cassation et du président de l'ordre des médecins. Le vice-président assistera également au conseil des ministres qu'il pourra, par ailleurs, présider sur autorisation du président.

Les changements gouvernementaux ont eu lieu quelques jours après la reprise de la coopération de la communauté européenne et du Fonds monétaire international (FMI) avec les autorités centrafricaines. "Ces changements vont certainement provoquer des retards [dans la pleine reprise de la coopération]," a affirmé M. Goumba.

M. Goumba s'est encore dit satisfait des réalisations de son gouvernement
durant ses neufs mois au pouvoir, évoquant notamment sa capacité à avoir pu payer les fonctionnaires jusqu'au mois d'octobre, et d'avoir convaincu la communauté européenne et le FMI de reprendre leur coopération avec le pays.

M. Goumba a encore rappelé que l'administration provisoire centrafricaine a été reconnue par la Communauté économique et monétaire des Etats de l'Afrique Centrale (CEMAC), par l'Union africaine et différents Etats. Le gouvernement, a-t-il encore ajouté, a réussi à organiser un dialogue national pour la réconciliation au mois de septembre et d'octobre ainsi que
le rapatriement des réfugiés qui avaient fui avec l'ancien président
Kolingba après sa tentative de coup d'Etat.

Cependant, la situation sécuritaire dans le pays et celle des droits de
l'homme sont encore préoccupantes, a souligné M. Goumba avant de préciser
que beaucoup restait à faire.

"Des crimes et autres violations des droits humains sont encore rapportés
ici et là, mais nous sommes en train de faire de notre mieux pour changer
cela," a déclaré M. Goumba.

La semaine précédant la révocation du gouvernement Goumba, les habitants de
Bangui manifestaient et bloquaient des rues pour protester contre les
récents assassinats de trois volontaires de groupes d'autodéfense et d'un officier de l'armée, par les forces de sécurité et des présumés mercenaires tchadiens. Les auteurs de ces crimes seront poursuivis, a encore ajouté l'ancien Premier ministre.

Dans le même temps, la radio centrafricaine a annoncé samedi l'ouverture de la session du tribunal militaire permanent. Il siègera à partir de lundi jusqu'au 15 janvier 2004. Créé pour juger les militaires, l'ancien président Patassé l'avait suspendu en 1995.

"Ce tribunal aidera le gouvernement à assurer la discipline de ses soldats
et à restaurer la sécurité," avait déclaré le procureur du tribunal, Alain Wabi Bekaye.

Le tribunal, a-t-il précisé, aura à connaître de l'affaire relative à un
viol collectif commis par cinq officiers sur une jeune fille, au mois
d'octobre à Bangui. Il jugera par ailleurs d'autres soldats accusés de
différents délits.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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