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Les milices gouvernementales pillent un centre médical de référence

Les combattants du gouvernement qui ont été encerclés mardi par les avancées rebelles au sud et nord de leurs positions, à Salala, à 90 km au nord de la capitale Monrovia, ont emporté les véhicules et les médicaments de Phebe, l'unique centre hospitalier de référence en fonction dans le Centre du Liberia.

Emmanuel Sandoe, le directeur de Phebe, a raconté à IRIN mercredi, que les milices du gouvernement sont devenues "incontrôlables" après l'attaque du LURD à Kakata, la capitale régionale du Conté de Margibi, juste avant l'exécution du projet de déploiement des troupes Bissau-Guinéennes de la force ouest-africaine (ECOMIL).

"Les milices sont entrées dans notre centre de santé et ont commencé à terroriser le personnel soignant. Ils ont volé les médicaments essentiels et deux véhicules, dont un qui servait d'ambulance. L'autre voiture disposait d'un système radio VHF [haute fréquence] incorporé", a-t-il déclaré.

Les rebelles des Libériens Unis pour la Réconciliation et la Démocratie (LURD), progressant du sud de leur base à Gbarnga pour envahir Totota à 20 km au nord de Salala, ont attaqué mardi matin Kakata dans le sud profond, piégeant des combattants gouvernementaux entre les deux fronts.

Au moins 80.000 civils déplacés qui ont fui Totota en raison des attaques lancées par le LURD la semaine passée, et trouvé refuge à Salala, se sont retrouvés pris entre les deux feux de l'avancée rebelle.

La force ECOMIL a cependant déployé ses hommes dans la banlieue ouest de la ville. Mercredi, elle a commencé à déloger les combattants du LURD et prévoyait de s'établir sur toute la voie menant à Totota.

Sandoe a ajouté : " Actuellement, toute l'équipe médicale a fui de Salala à cause des actes de ces milices du gouvernement."

Deux semaines auparavant, les milices l'avaient battu, puis emporté un pick-up de l'hôpital.

" Je m'inquiète pour la santé des patients. J'ai procédé à deux importantes opérations chirurgicales le week-end passé, et avec la situation actuelle, je ne connais pas leur statut", a déploré Sandoe.

Le pillage, a, selon lui, causé d'énormes préjudices à l'hôpital qui avait été transférée en juillet de Suakoko, située dans les banlieues sud de Gbarnga, à 150 km de Monrovia, à cause d'une autre incursion du LURD dans la région.

Les milices ont également emporté des pick-ups double cabines appartenant à la Fédération Mondiale Luthérienne (LWS), une agence de secours qui assiste les déplacés campant à Salala.

"Nous avons reçu des informations de notre personnel de Salala, rapportant que les deux véhicules ont été retrouvés plus tard, sur l'intervention du Chef traditionnel de Salala, cependant les systèmes de communication installés ont été emportés par les miliciens," a expliqué à IRIN Charles Pitchford, le directeur de LWS.

Pitchford a déclaré que l'action des combattants n'entamerait toutefois pas la détermination de l'agence à apporter son assistance aux déplacés autour de Salala.

Les travailleurs humanitaires au Liberia ont commenté qu'il y avait tellement d'hommes armés indisciplinés et non-salariés - souvent ivres - écumant les villes et villages libériens, qu'il est difficile de savoir qui appartenait à tel ou tel groupe.

Dans les zones contrôlées par le LURD, des combattants ivres et drogués, affublés de bandeaux rouges, réquisitionnent les véhicules et les pilotent à toute vitesse dans tous les sens, sans égard pour les civils. Ces derniers accusent les rebelles de pillages et de viols.

Dans la partie gouvernementale, les milices, appartenant à différents groupes de combats formés par l'ancien Président Charles Taylor, n'ont pas reçu de salaires depuis des mois. Dévaliser est devenu un moyen de subsistance pour eux.

Les bandes armées s'auto rémunèrent généreusement en pillant les propriétés des organisations de secours. Plus de la moitié des stocks alimentaires du Programme Alimentaire Mondiale (PAM) au port de Monrovia a disparu au cours des récents combats dans la ville, et les combattants ont volé plus de 70 véhicules, dont la plupart des camions du parc automobile du PAM et de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Les hommes armés emportent aussi les rations alimentaires destinées au civils et entravent l'action des agences humanitaires.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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