Cette information a été rapportée, samedi dernier, par l'agence d'information de l'Eglise catholique Misna, qui s'est basée sur des témoignages concordants recueillis dans la localité de Boulé à 10 km de Fataki.
Deux femmes ont réussi à s'échapper de ces camps et sont arrivées à Boulé il y a deux jours, a rapporté Misna. Elles avaient été enlevées à Fataki par les Lendu, avec 130 autres civils, lors des combats des mois de juillet et d'août.
"Les femmes et les plus jeunes sont retenus en état d'esclavage," a témoigné une des deux femmes, en précisant que les détenus sont systématiquement maltraités.
Selon les informations de Misna, les camps seraient de véritable "camps de travail" dans lesquels les prisonniers sont contraints, sous la menace des armes, d'effectuer des travaux agricoles.
Misna dénonce encore dans son communiqué la situation humanitaire des déplacés à Boulé. Ils ne bénéficient, selon les sources de Misna, de presque aucune assistance. L'agence d'information a signalé, toutefois, qu'un avion des organisations humanitaires a apporté la semaine dernière pour la première fois depuis un mois, "des médicaments, des couvertures et de la nourriture destinés à des milliers de personnes vivant dans des conditions désespérées".
Les affrontements de juillet-août avaient provoqué la mort de 80 personnes et déplacé 5.000 autres vers Boulé.
Le vicaire paroissial de Fataki, Jean-Faustin Mandro Kpanga, âgé de 30 ans, avait disparu lors de ces combats. Selon des sources religieuses rapportées par Misna, "son corps a été sauvagement abattu dans la localité d'Aidha, à une quinzaine de kilomètres de Fataki, d'où l'abbé Faustin et un groupe de personnes avaient été déportés au début du mois d'août".
Des témoins ont avancé à Misna qu'il était pour l'heure impossible de récupérer le corps du prêtre en raison de l'insécurité dans cette zone.
C'est la raison pour laquelle la Monuc - la force de maintien de la paix des Nations Unies - n'a pu se déployer en dehors de Bunia alors que la force multinationale intérimaire d'urgence avait un mandat limité à la sécurisation de cette ville et de son aéroport.
Le Conseil de sécurité a, néanmoins, renforcé le mandat de la MONUC par la résolution 1493. La durée de son mandat a été étendue jusqu'au 30 juillet 2004. Ses effectifs sont passés de 8.700 à 10.800 hommes. La résolution autorise le recours à la force pour notamment protéger les civils et le personnel humanitaire.
Aucun des groupes armés combattant pour le contrôle de l'Ituri n'avait signé l'accord national de partage du pouvoir ayant conduit le 30 juin dernier à l'installation d'un gouvernement d'unité nationale dirigé par le président Joseph Kabila. Les leaders des milices de l'Ituri ont toutefois signé la semaine dernière un mémorandum par lequel ils acceptaient de travailler avec le nouveau gouvernement transitoire pour restaurer l'autorité de l'Etat dans cette région.
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