La Commission électorale "est heureuse d'annoncer la victoire de Paul Kagame", a dit Chrysologue Karangwa, le président de la commission lors d'une conférence de presse mardi.
Après avoir certifié les résultats définitifs, la commission a précisé que Faustin Twagiramungu, le principal opposant au président sortant, a été accrédité de 3,62 pour cent des suffrages alors que le troisième candidat, Jean-Nepomuscene Nayinzira, a obtenu 1,33 pour cent des voix.
Sur 3,5 millions de personnes enregistrées sur les listes électorales, 96,5 pour cent ont participé à cette première élection présidentielle depuis le génocide de 1994.
Paul Kagame, 45 ans, s'est présenté aux élections sous l'étiquette du Front patriotique rwandais. Il a qualifié sa victoire "de pas gigantesque" pour la démocratisation de son pays et a ajouté que sa victoire est un message au monde entier prouvant que le Rwanda est sur le bon chemin.
Faustin Twagiramungu, a néanmoins dénoncé les intimidations exercées sur les électeurs et a décidé de contester les résultats devant la Cour Suprême. Il y a eu des menaces, des harcèlements et des insultes à l'égard de ses supporters durant la campagne électorale, a-t-il dit.
Son porte-parole, Ismail Mbonigaba a rajouté que plusieurs sympathisants du candidat Twagiramungu ont été soumis à une torture politicienne pour les forcer à quitter leur camp.
Au cours de la campagne électorale, la société civile et les partis politiques qui supportaient Paul Kagame ont accusé Faustin Twagiramungu de "divisionisme" ethnique, une accusation grave compte tenu du génocide de 1994 dans lequel 800.000 Tutsis et Hutus modérés ont été tués.
Le groupe d'observateurs électoraux, composé de membres des parlements du Burundi, du Kenya, de la Tanzanie, de l'Ouganda, de la Zambie et le forum Amani ont validé les élections.
Mwitila Shumina, le président de la délégation du forum Amani a affirmé que les observateurs considéraient le résultat de l'élection présidentielle du 25 août 2003 comme légal et crédible et qu'il reflétait la volonté du peuple rwandais.
Environ 70 observateurs de l'Union européenne, une douzaine de l'Union africaine et d'autres encore provenant du Canada, de la Norvège et de la Suisse ont supervisé les élections.
Les deux opposants politiques au président sortant étaient des Hutus, alors que Paul Kagame est un Tutsi. Les analystes estiment que la victoire écrasante de Kagame est un signe que les anciennes divergences ethniques au Rwanda s'estompent doucement.
Un diplomate de Kigali a parlé d'un signe fort qui a montré que les Rwandais ont commencé à considérer la question ethnique. Il a poursuivi en disant que le Rwanda était en train de récolter les fruits de l'unité et de la réconciliation.
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