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Les négociations de paix toujours au stade préliminaire à la date butoir

Trente jours après avoir obtenu à Accra, la capitale ghanéenne, un fragile cessez-le-feu entre les factions libériennes belligérantes, les médiateurs ouest-africains n'ont pas dépassé le stade préliminaire des négociations visant à un accord de paix global.

Le cessez-le-feu a fixé au 17 juillet la date butoir pour que le gouvernement, les rebelles, les partis politiques et les groupes de la société civiles participant aux assises d'Accra signent un accord de paix.

"Nous allons obtenir un accord de paix. Sera-t-il disponible jeudi (17 juillet), nous allons croiser les doigts et voir ", a déclaré mercredi aux journalistes à Accra le général Abdusalami Abubakar, modérateur des pourparlers et ex-chef d'Etat nigérian.

A l'issue des négociations, un diplomate a annoncé à IRIN jeudi qu'un projet d'accord de paix pourrait circuler entre les parties à la fin de cette semaine. Les délégués, a poursuivi le diplomate, n'ont pas plus de deux semaines pour accepter les propositions.

"Si elles ne parviennent pas à un compromis dans les deux prochaines semaines, cela reviendra très cher de continuer les pourparlers ", a souligné la source.

La clause 8 de l'accord de cessez-le-feu du 17 juin demandait aux délégués aux pourparlers d'établir dans les trente jours [à dater de la signature du document] un cadre de travail pour un gouvernement de transition. Elle invitait au déploiement d'une force d'intervention, au désarmement et à la démobilisation de toutes les factions belligérantes, ainsi qu'à trouver une solution aux problèmes humanitaires dans les trente jours.

Il n'en reste pas moins que le délai d'un mois a expiré jeudi et que toutes les questions précédemment mentionnées n'ont pas encore été réglées.

"Nous recueillons les mémorandums des différents groupes. Nous espèrons que jeudi, nous seront en mesure de les mettre ensemble pour arriver à un plan de paix global ", avait déclaré M. Abubacar à des journalistes.

D'autre part, le chef de la délégation gouvernementale libérienne, Lewis Browne, a souligné que tout effort tendant à une solution durable du conflit libérien doit s'inscrire dans le cadre de la Constitution du Liberia.

"Notre position est qu'avec le départ du président Taylor, les rênes du gouvernement doivent être tenues par le vice-président Moses Blah, qui choisirait un vice-président issu des pourparlers consensuels d'Accra ", a déclaré M. Browne à la presse à Accra.

"Une fois que le mandat de l'administration actuelle expirera en janvier 2004, M. Blah démissionera et remettra le pouvoir à son vice-président, qui dirigera l'administration intérimaire jusqu'à la tenue de nouvelles élections générales dans un futur proche. C'est la loi, qui devrait être un facteur unificateur pour nous tous ", a ajouté M. Browne.

Il a estimé que la position du gouvernement allait dans le même sens qu'un document du Département d'Etat américain, présentant les grandes lignes du cadre de travail en vue de la formation d'un gouvernement de transition, qui fait en particulier référence aux branches exécutive, législative et judiciaire de l'administration intérimaire.

Le document préconise, entre autres, que le président, le vice-président et les membres de l'administration intérimaire prêtent serment en août 2003.

Il stipule que les chefs des deux groupes rebelles, Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD) et le Mouvement pour la démocratie au Liberia (MODEL) soient inéligibles au sein de l'administration intérimaire, mais qu'ils soient éligibles aux futures élections, conformément à la Constitution libérienne.

Il appelle également à la tenue d'élections organisées et supervisées par la communauté internationale pas plus tard qu'octobre 2004, et à l'investiture le 4 janvier 2005 d'un gouvernement libérien élu.

"Nous saluons et approuvons le cadre général de ce document américain car il est en harmonie avec la Constitution libérienne. Il conserve intact le système judiciaire et nous le considérons facile à mettre en oeuvre, sous réserve de quelques modifications mineures ", a commenté M. Browne.

Cependant, tant les responsables de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) que les représentants américains aux pourparlers ont refusé de faire un commentaire sur le document. Contacté par IRIN pour confirmer l'authenticité du document, un officiel a répondu : " Je ne veux pas faire de commentaire à cet égard. Il ne s'agit pas d'un document public. Il ne devrait pas être entre les mains de la presse ".

Au moment où les pourparlers de paix se poursuivent à Accra, des sources près de la CEDEAO ont annoncé que les commandants militaires ouest-africains allaient se réunir dimanche dans la capitale sénégalaise, Dakar, pour discuter du déploiement au Liberia d'un premier détachement de la force de maintien de la paix d'environ 1 500 soldats.

Le Nigeria, qui a offert l'asile à M. Taylor, a mis en alerte deux bataillons de son armée dans la perspective d'un déploiement. La force pourrait être déployée dès la semaine prochaine, ont indiqué des sources diplomatiques ce jeudi.

Les sources ont précisé que la force tentera avant tout de sécuriser Monrovia, la capitale libérienne, car l'Equipe conjointe de vérification supposée déterminer les positions des factions belligérantes avant le déploiement de la force d'intervention, est encore bloquée en Sierra Leone.

A New York, le Secrétaire-Général de l'ONU, Kofi Annan, a déclaré à la presse : "Le plan actuel est que la CEDEAO envoie un premier détachement de 1 000 à 1 500 soldats. Dès leur arrivée, le président Taylor quittera le pouvoir et les Etats-Unis ainsi que d'autres renforts iront rejoindre le premier détachement de la force au Liberia ".

"Ensuite, à plus long terme, une force de maintien de l'ONU sera établie pour se charger des opérations, comme nous le faisons en Sierra Leone ", a annoncé M. Annan.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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