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Les rebelles libèrent des otages, alors que les combats font 15 000 déplacés

Map of Burundi
IRIN
Alors que l'ONU confirmait que les combats dans la capitale burundaise,
Bujumbura, avaient déplacé des milliers de gens, les rebelles qui tiraient des obus sur la ville depuis environ une semaine, ont relâché dimanche 39 otages qu'ils tenaient en captivité.

Le pasteur Habimana, porte-parole de la faction des Forces nationales de
libération (FNL) dirigée par Agathon Rwasa, a déclaré à IRIN, dimanche, que la libération de ces otages prouvait que les Hutus et les Tutsis burundais pourraient "vivre ensemble sans le moindre problème".

Il a indiqué que ces otages étaient des Tutsis capturés par des Hutus, "mais ils n'ont pas été maltraités", dit-il.

Certains des otages, qui étaient en majorité des femmes et des enfants, ont affirmé qu'ils n'avaient été ni torturés, ni maltraités. L'un d'eux, ayant requis l'anonymat, a confié à IRIN que les rebelles avaient prodigué des soins médicaux aux blessés.

Une autre otage, Mami, âgée de 23 ans, a raconté que les rebelles avaient détruit sa demeure avant de l'entraîner dans les collines. "Ils nous ont donné de l'eau et de la nourriture. Nous avons mangé nuit et jour, et avons dormi dans un bon endroit", dit-elle.

M. Habimana a indiqué que les FNL escomptaient que l'armée burundaise, en retour, traiterait humainement ses propres prisonniers. "Ils doivent cesser de montrer à la télévision des images de combattants morts", a-t-il insisté.

De son côté, l'armée a dit apprécier la libération de ces otages, soulignant toutefois qu'elle ne pourrait plus tolérer de nouvelles attaques contre la ville.

"Même si [leur libération] est une action positive, nous ne pouvons pas
oublier les gestes négatifs perpétrés par les FNL", a pour sa part déclaré
le colonel Augustin Nzabampema, porte-parole de l'armée.

Il a invoqué que les FNL utilisaient des enfants âgés de 11 à 15 ans dans
les batailles. Selon lui, une majorité des 28 victimes de l'attaque de dimanche étaient des enfants. Il a par ailleurs rappelé que les rebelles
continuaient de tirer des obus sur des civils.

Le Bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a annoncé vendredi que les combats entre l'armée et les rebelles des FNL,
surtout dans les banlieues sud de la ville, avaient entraîné le déplacement d'au moins 15 000 habitants des communes de Kanyosha, Musaga et Kinindo.

Les déplacés ont été installés temporairement sur les terrains du Musée vivant du Burundi, selon le Bureau, et d'autres ont été regroupés "en nombres significatifs" au Petit Séminaire de Kanyosha, à Musaga, et dans l'église de la Pentecôte de Kinindo.

Dans l'ensemble, la situation se serait améliorée dans la capitale. Des fonctionnaires locaux ont affirmé qu'environ 200 cadavres de rebelles
avaient été recensés depuis le début des attaques, le 7 juin. On ne connaît toujours pas le bilan des victimes chez les civils et les soldats.

OCHA a fait part de ses vives préoccupations devant l'impossibilité
d'atteindre les civils du sud de la ville, particulièrement ceux du
Bujumbura rural, où la fermeture des routes interdit tout accès humanitaire.

"Alors que les combats se déplacent et se propagent à l'intérieur du pays, la communauté de l'aide internationale doit demeurer vigilante dans ses efforts pour aider et protéger les civils", a plaidé Antoine Gérard, responsable du bureau d'OCHA au Burundi.

"Leur exposition au conflit et leur relatif isolement de la capitale les
rendent particulièrement vulnérables", a-t-il ajouté.

OCHA a mentionné que les agences des Nations Unies, de concert avec les ONG internationales actives dans la ville, ont favorisé la distribution de secours d'urgence aux déplacés.

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a fourni des biscuits à haute teneur protéique, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM), des rations alimentaires de sept jours, et les Services de secours catholiques, des articles non alimentaires. La Coopération technique allemande a construit 15 abris pour les déplacés. Quant au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et à l'International Rescue Committee, ils les ont approvisionnés en eau.

L'ONG médicale internationale Médecins sans frontières (MSF) a fait savoir qu'elle avait dispensé de l'aide médicale dans deux camps de déplacés.

"L'un des camps est situé en périphérie, au sud, entre Kinindo et Musaga, une zone proche des combats", d'indiquer MSF. Ce camp accueille environ 700 personnes, surtout des femmes et des enfants.

MSF apporte aussi son aide dans un camp du centre-ville, où on estime que 1 900 déplacés sont assemblés.

"Mercredi, nous avons ouvert un petit dispensaire d'urgence pour les
personnes déplacées de ce camp", a indiqué Véronique Parqué, directrice de la mission de MSF au Burundi.

Elle a précisé qu'avant la fin de la journée, on s'y était déjà occupé de
200 patients.

"Les principaux problèmes de santé des déplacés sont la diarrhée, les
infections respiratoires et les maux de tête", a-t-elle indiqué.




This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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