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Monrovia attend une décision américaine sur le Liberia

Map of Liberia IRIN
Without reforms sanctions will remain in place
Des milliers de Libériens éprouvés par la guerre attendent une décision du gouvernement des Etats-Unis sur l'envoi de troupes pour intervenir dans le conflit actuel entre le président Charles Taylor et les rebelles, tandis que la pression internationale continue sur Washington pour déployer une "force robuste " dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest.

Le porte-parole de la Maison Blanche, Ari Fleischer, a déclaré à des journalistes à Washington que les Etats-Unis étaient déterminés à aider le Liberia à retrouver le chemin de la paix. " Les mesures exactes qui pourraient être prises sont encore à l'étude ", a-t-il précisé. Interrogé sur l'envoi éventuel de troupes au Liberia, M. Fleischer a répondu: "Je ne l'exclus pas".

Les remarques de M. Fleischer ont été suivie d'une manifestation devant l'ambassade américaine dans la capitale libérienne, Monrovia, où des centaines de personnes clamaient qu'il était de l'obligation du gouvernement des Etats-Unis d'intervenir, compte tenu du fait que le Liberia a été fondé en 1847 par des esclaves américains affranchis.

Le président américain George Bush, cité par des agences de presse internationales mercredi, aurait réitéré son invitation à M. Taylor d'abandonner le pouvoir, ajoutant que le Secrétaire d'Etat, Collin Powell, collaborera étroitement avec les Nations Unies pour déterminer le meilleur moyen de maintenir le cessez-le-feu.

"Nous envisageons toutes les options susceptibles de maintenir la situation paisible et stable", a souligné M. Bush. "Une chose est sûre : Taylor doit quitter le pays. Pour qu'il y ait paix et stabilité au Liberia, il faut que Charles Taylor parte maintenant".

L'Associated Press a rapporté que le Secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, a pris part mercredi matin à une réunion à la Maison Blanche pour discuter du Liberia, après que le Conseil national de sécurité n'ait pas réussi à se mettre d'accord mardi sur les mesures à prendre. M. Rumsfeld, a poursuivi AP, était opposé aux propositions internationales invitant les Etats-Unis à envoyer 2 000 militaires pour se joindre aux 3 000 soldats de paix ouest-africains.

La semaine dernière, M. Taylor avait écarté la possibilité de renoncer au pouvoir, indiquant qu'il comptait rester jusqu'à l'expiration de son mandat en janvier prochain. Il aurait rejeté une offre d'aller en exil au Nigeria, exigeant que soit d'abord levée son inculpation en mars pour crimes de guerre et crimes contre l'Humanité par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, associé à l'ONU.

Remi Oyo, la porte-parole du président nigérian Olusegun Obasanjo, a toutefois déclaré à IRIN à Lagos que Taylor projetait de dépêcher au Nigeria son ministre des Affaies étrangères pour rencontrer M.Obasanjo. " Le ministre libérien des Affaires étrangères est attendu prochainement au Nigeria, porteur d'un message au président Obasanjo sur la poursuite des discussions visant à mettre fin à la guerre ", a-t-elle fait savoir.

Elle a refusé de dire si le Nigeria avait offert une base d'exil à M. Taylor, mais a ajouté que le Nigeria était prêt à s'aligner sur les propositions de la CEDEAO, de l'Union Africaine et de l'ONU pour mettre fin à la guerre.

Le président de la délégation du Conseil de sécurité de l'ONU, actuellement en visite en Afrique de l'Ouest, Jeremy Greenstock du Royaume-Uni, a déclaré mercredi aux journalistes à Abidjan, en Côte d'Ivoire, que le Conseil de sécurité de l'ONU désirait que l'inculpation de M. Taylor soit maintenue.

"Nous avons demandé aux dirigeants ouest-africains de comprendre que le Conseil entendait respecter la décision du Tribunal spécial pour la Sierra Leone", a indiqué M. Greenstock.

"Le tribunal est établi et a un rôle important dans la réconciliation. Mais nous reconnaissons aussi que les dirigeants de la région doivent prendre leurs propres décisions ".

La délégation a décidé de ne pas visiter le Liberia à cause de la sécurité précaire dans ce pays. A la place, elle a quitté Abidjan mercredi pour le Ghana, où elle doit rencontrer les Libériens participant aux pourparlers de paix dans la capitale, Accra. Les membres de la délégation auront également des entretiens avec les responsables de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui parraine les pourparlers inter-libériens.

Par ailleurs, le Secrétaire-Général des Nations Unies, Kofi Annan, a souligné mardi que la situation au Liberia était "urgente, tragique". Il a exhorté le Conseil de sécurité à prendre rapidement une décision quant à sa requête visant à déployer une force multinationale dans le pays.

"J'aurai préféré une réaction urgente", a confié M. Annan à des journalistes en Suisse. " Il nous faudrait un pays ayant une capacité militaire, pouvant déployer une force robuste. Il n'est pas nécessaire qu'elle soit très grande (mais devrait) être en mesure de faire une différence sur le terrain et de faire équipe avec les forces ouest-africaines qui veillent à l'application du cessez-le-feu, de créer un espace et du temps pour que les négociations de paix puissent s'achever et sortir le Liberia de sa misère ".

Lors de son audience générale hebdomadaire sur la place Saint Pierre à Rome, le Pape Jean-Paul II a appelé la communauté internationale à aider le Liberia. Le souverain pontif s'est déclaré " profondément attristé par les événements dramatiques (au Liberia) ".

A Monrovia, la trêve a tenu pour la cinquième journée consécutive. Les travailleurs humanitaires prévoient de reprendre leurs activités. Mais le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (BCAH/OCHA) a signalé que le pillage massif de l'équipement et des véhicules avait affecté les opérations.

Les agences qui ont subi des pillages sont notamment PMU Interlife (un véhicule et des médicaments), la Croix-Rouge libérienne (six véhicules, quinze ordinateurs et du matériel de laboratoire), Christian Aid Ministries (quatre véhicules et des denrées alimentaires), World
Vision (deux véhicules et de l'approvisionnement), Africare (du matériel d'équipement et du ravitaillement), HCR (un nombre indéterminé de véhicules et le contenu d'un hangar) et MERLIN (du carburant).

Le Comité de secours international a perdu du carburant, Save the Children (des véhicules), l'OXFAM (un véhicule), et deux autres organisations nationales, LRRRC et LUSH, ont respectivement perdu deux et quatre véhicules.

Beaucoup parmi les 100 000 déplacés ou plus, ayant fui à Monrovia pour échapper aux combats aux alentours de leurs camps dans les faubourgs de la capitale il y a trois semaines, ont commencé à quitter le centre-ville. Quatre camions-citernes d'eau fournis par l'Union européenne et par la Croix-Rouge libérienne, acheminent de l'eau aux camps.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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