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Incursion des rebelles dans le centre de Monrovia

Les rebelles libériens, qui cherchent à destituer le président Charles Taylor, ont bombardé la capitale Monrovia avec des armes lourdes et des roquettes tout au long de la nuit, et ont ouvert un accès au centre ville mercredi matin.

Des témoins oculaires ont informé que les combattants du mouvement rebelle, Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD), ont pris le contrôle de l'Ile Bushrod, où est situé le port d'eau profonde du Liberia, et ont franchi, peu avant l'aube, le pont stratégique de Gabriel Tucker menant au quartier Mamba Point au centre de Monrovia.

Mercredi matin, les combats se sont rapprochés des bâtiments de l'ambassade des Etats-Unis et de l'ONU, et le LURD se trouve à 4 km de la résidence présidentielle de M. Taylor.

Pour la première fois, les rebelles ont lancé des roquettes et des obus dans plusieurs quartiers de la ville. Une roquette a atteint le ministère de la Santé, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel. Deux autres roquettes ont échoué sur une plage à proximité. Une autre a explosé à Sinkor, un faubourg se trouvant à l'Est de la ville.

Dans une intervention sur les ondes des stations de radios locales dans le matinée de mercredi, M. Taylor a condamné la dernière offensive rebelle contre Monrovia, mais a fait savoir qu'il resterait dans la ville pour encourager ses combattants. M. Taylor a confirmé que les négociations de paix se poursuivraient au Ghana et que le cessez-le-feu conclu le 17 juin serait respecté.

"Je n'ai pas fui, je ne fuirai pas cette ville. Je resterai pour encourager mes combattants jusqu'au bout", a insisté M. Taylor. "Ma survie est la survie du peuple libérien, votre survie est ma survie".

Or une source diplomatique à Accra a affirmé que l'avancée du LURD au cœur de Monrovia est un " coup dur " pour les pourparlers de paix. Les rebelles avaient menacé de suspendre leur participation active aux discussions, protestant contre les attaques de Taylor contre leurs positions, ce qui contrevient au cessez-le-feu signé il y a juste une semaine. La délégation du gouvernement libérien est retournée à Monrovia " pour des consultations ".

La population reprenait le chemin de l'exode mercredi du centre-ville en direction de Congotown et de Paynesville, des faubourgs ouest à sept kilomètres du centre. La plupart des responsables publics vivent à Congotown, mais sont restés chez eux. Les rues étaient calmes, à l'exception des unités militaires en mouvement.

M. Taylor a indiqué que l'avancée rebelle dans la capitale constituait un acte de terreur. " Cet acte de terreur flagrant contre cette ville qui abrite plus de deux millions de personnes est intolérable ici au Liberia et devrait être inadmissible pour la communauté internationale ", a-t-il souligné.

Un haut responsable libérien a déclaré, à IRIN à Abidjan par téléphone portable depuis Congotown, que la situation avait dégénéré en 'enfer' et qu'ils avaient des tirs tous azimuts dans le centre ville." Le LURD utilisent des armes très lourdes et les soldats de l'armée nationale essayent de riposter. Mais des personnes sont touchées ", a-t-il informé.

Il a fait savoir que le réseau téléphonique ne fonctionne plus et qu'une station de radio, DC 101 FM, n'émet plus sur les ondes. " J'essaie de confirmer pourquoi le système téléphonique et la radio ne marchaient plus ce matin ", a-t-il précisé. Le réseau de téléphone portable continue de fonctionner à Monrovia.

Le chef de l'Eglise catholique du Liberia, l'archevêque Michael Francis, a déclaré à IRIN par téléphone, depuis son évêché à Sinkor, que des habitants ont été tués par des tirs de roquettes à new georgia, un faubourg ouest proche de Freeport. Il a également été fait état de pillage dans plusieurs parties de la ville.

"Personne ne sort. Depuis mon évêché, je peux entendre les détonations d'armes lourdes. Mais je ne dispose pas de plus amples détails sur ce qui se passe dans le centre-ville ", a poursuivi l'archevêque. Le quartier de Sinkor demeurait calme.

Un agent humanitaire dans le centre-ville a informé IRIN mercredi matin que la situation était " complètement sens dessus dessous ". Et d'ajouter : " Il y a eu des bombardements toute la nuit, les combats continuent et les personnes déplacées sont quasiment partout ".

La dernière bataille pour le contrôle de Monrovia avait débuté en fin de semaine. Les combattants du LURD ont atteint lundi la lisière occidentale de la ville, et ont progressé vers les faubourgs occidentaux mardi, poussant des milliers de déplacés à fuir le centre de la capitale. Beaucoup d'entre eux abandonnaient leurs foyers pour la deuxième fois en un mois, après avoir échappé il y a trois semaines, à la première incursion rebelle à l'ouest de Monrovia. Ils venaient juste de retourner chez eux à l'issue de l'accord de cessez-le-feu.

L'autre groupe rebelle, le Mouvement pour la démocratie au Liberia (MODEL), qui contrôle la majeure partie du sud-est du Liberia, a également évoqué de lourds combats avec les forces de M. Taylor au cours des derniers jours.

A eux deux, le LURD et le MODEL contrôlent près des deux tiers du Liberia. Le pays est dans un état de guerre civile quasi permanent depuis que M. Taylor a organisé une rébellion contre le régime militaire de Samuel Doe en 1989. M. Taylor a réussi à s'emparer du pouvoir et a été formellement déclaré président, après avoir remporté les élections de 1997. De nouvelles élections étaient prévues à la fin de cette année.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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