Les raids aériens auraient été précédés samedi par des combats à Bin-Houyé entre les rebelles et l'armée gouvernemental ivoirienne. Des sources militaires ont indiqué qu'une autre ville contrôlée par les rebelles, Zouan-Hounien, avait été reprise aux rebelles par les forces armées.
Le porte-parole de l'armée, le lieutenant colonel Aka N'Goran, a déclaré mercredi que les forces loyalistes n'avaient pas mené d'attaques aériennes contre des localités. " Les forces gouvernementales démentent toute attaque à l'ouest ", a affirmé M. N'goran à IRIN. Le ministre de la Défense par intérim, Assoa Adou, a publié un communiqué daté du 9 avril dans lequel il a indiqué qu'il n'était pas de la vocation des forces de la défense d'attaquer les populations civiles ". Sans mentionner des lieux ou des dates spécifiques, il a poursuivi que les forces de défense et de sécurité avaient été ' forcées à réagir à une attaque massive de plus de 500 hommes à bord de 60 véhicules pour protéger des civils sans défense ".
Selon des sources humanitaires, l'insécurité dans l'ouest de la Côte d'Ivoire a forcé en moyenne 50 personnes par jour à fuir les zones affectées au cours des deux ou trois semaines passées pour aller à Guiglo, à 516 km à l'ouest d'Abidjan. La population du camp de réfugiés de Nicla, juste à l'extérieur de Guiglo, est passée de 3 300 à plus de 8 000, ont précisé les sources.
La région la plus affectée par la plupart des récents affrontements se trouve le long de la frontière avec le Liberia, dans une zone qui, au cours des derniers mois, a été sous le contrôle du Mouvement populaire ivoirien du Grand Ouest (MPIGO). Danané, à 626 km au nord-ouest
d'Abidjan, est la ville abritant le quartier général du MPIGO.
Deux autres groupes rebelles opèrent en Côte d'Ivoire. Le Mouvement pour la Justice et la Paix (MJP) contrôle la région entourant Man, une ville de l'ouest à 80 km au nord-est de Danané, et à 578 km au nord-ouest d'Abidjan. Le Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI) contrôle la plus grande partie du nord de la Côte d'Ivoire.
Dans le nord de la Côte d'Ivoire, un cessez-le-feu conclu en octobre 2002, un mois environ après que le MPCI ait lancé son insurrection, a largement tenu jusqu'à cette semaine. Toutefois, la télévision d'Etat a rapporté jeudi que des combats se sont produits à Boundoukou, qui se trouve à la frontière du Ghana.
L'émergence de combats le long des frontières de la Côte d'Ivoire avec le Liberia et le Ghana est perçue par les sources humanitaires et par les médias comme un défi majeur posé au nouveau gouvernement de réconciliation nationale supposé mettre le pays sur le chemin de la paix. Les médias locaux et internationaux ont rapporté que le secrétaire général du MPCI, Guillaume Soro - nommé ministre d'Etat de la Communication dans le nouveau gouvernement - aurait déclaré que, suite aux attaques, les ministres rebelles ne se rendront pas dans la capitale politique, Yamoussoukro, ou dans la capitale économique, Abidjan, pour occuper leurs postes au sein du gouvernement.
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