Le quotidien espagnol 'El País', a rapporté que la radiotélévision d'Etat de la Guinée équatoriale aurait annoncé dimanche soir que M. Obiang Nguema avait obtenu 99, 5 pour cent des suffrages.
L'opposition s'est retiré des élections dimanche car le scrutin a été fortement truqué. Le vote n'était pas secret, si l'on en croit la Convergencia para la Democracia Social (CPDS - Convergence pour la démocratie sociale), un des quatre partis opposants ayant présenté un candidat. La CPDS a déclaré dans un communiqué que dans la capitale, Malabo, des électeurs ont été intimidé et forcé de montrer leurs bulletins aux préposés aux élections avant de les placer dans les urnes. 'El País' a rapporté que la télévision d'Etat avait transmis des images des électeurs montrant leurs bulletins de vote aux fonctionnaires dans les centres électoraux. La CPDS a appelé la communauté internationale à exercer une pression sur le Gouvernement pour garantir le respect des institutions étatiques. L'opposition a aussi appelé à de nouvelles élections dans les six prochains mois.
Le Partido Democratico de Guinea Ecuatorial (PDGE - Parti démocratique de la Guinée équatoriale, au pouvoir) a rejeté les plaintes de l'opposition et a qualifié le retrait "d'irresponsable".
Obiang Nguema, un général de l'armée, dirige la Guinée équatoriale depuis 1979, après avoir pris le pouvoir à la suite d'un coup d'Etat militaire au cours duquel le premier président du pays, Macias Nguema, avait trouvé la mort. En 1996, M. Obiang a remporté les présidentielles, que d'aucuns avaient estimé fortement truquées, tout comme les législatives, remportées par son parti en 1999 avec une énorme marge.
La Guinée équatoriale (5000 000 habitants) est située en Afrique de l'Ouest, juste au sud du Cameroun et au nord-ouest du Gabon. Elle est constituée de plusieurs îles, notamment Bioko, où se trouve Malabo, et d'une partie continentale incluant Bata, la deuxième ville du pays. Ancienne colonie espagnole, elle a obtenu son indépendance en 1968. Le pays dépendait fortement de l'agriculture, jusqu'à la découverte du pétrole. L'opposition a accusé le PDGE d'avoir injecter des sommes exhorbitantes dérivées du secteur pétrolier dans la campagne électorale de M. Obiang.
Plusieurs hommes politiques n'ont pas été en mesure de participer aux élections de dimanche car ils étaient détenus, en cours de jugement, ou condamnés en juin pour tentative de coup d'Etat. Il s'agit notamment du sécrétaire général de la CPDS, Placido Mico, condamné à 14 années de prison. Environ 70 personnes ont eu des sentences allant de six à vingt ans.
Le procès a été critiqué par les défenseurs des droits de l'homme. Amnesty International a déclaré que les inculpés ont été condamnés sur la seule base des déclarations arrachées sous la torture durant leur détention au secret.
Les autorités de la Guinée équatoriale ont été accusées, à maintes occasions, de violation des droits de l'homme. Cette situation a poussé les Nations Unies à dépêcher régulièrement des rapporteurs pour examiner la situation dans le pays, y compris ce mois-ci.
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