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Le parti au pouvoir accuse le Tchad d'avoir soutenu la d'État tentative de coup

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Le Président Ange-Félix Patassé
Le parti du président Ange-Félix Patassé, le Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC), a accusé le président Idriss Déby, du Tchad, d'avoir déstabilisé la République centrafricaine (RCA) en fournissant des hommes et des équipements au général François Bozizé, l'ancien chef d'état-major de l'armée de la RCA, dont les forces ont attaqué la capitale de la RCA, Bangui, les 25 et 26 octobre.

"Il a été nettement démontré que François Bozizé et sa bande de criminels ont bénéficié d'un soutien important en hommes et en équipement de la part du Gouvernement tchadien, ce qui démontre la ferme résolution (du président) Déby de déstabiliser notre pays", a déclaré Joseph Vermont Tchendo, secrétaire général administratif du parti, dans un communiqué émis dimanche.
Cette communication, lue sur les ondes de la station d'État Radio
Centrafrique, par Maitar Djim Arem, le secrétaire du MLPC chargé des
communications, a exhorté les membres du parti à demeurer vigilants et à
protéger les Tchadiens ayant choisi de vivre en RCA.

Lundi, le Tchad a réclamé la tenue d'une enquête internationale sur la
présumée tuerie de 150 de ses ressortissants à Bangui, le 31 octobre. "Il a été attesté qu'il y a eu massacre", a déclaré Moctar Wawa Dahab, ministre des Communications du Tchad, cité par l'Agence France-Presse (AFP). "Nous allons requérir la tenue d'une enquête indépendante internationale pour déterminer avec exactitude ce qui s'est passé et ce qui devrait être fait".

Le Tchad attribue la responsabilité de cette tuerie (dont Bangui dément
l'existence) aux membres de la garde présidentielle, prétendument dirigée
par un ancien rebelle tchadien, Abdoulaye Miskine, devenu colonel de l'armée de la RCA, rapporte l'AFP.

Durant ce temps, la situation revenait graduellement à la normale dans les banlieues nord de Bangui, où les pillages sont en diminution et les taxis peuvent maintenant circuler librement. Toutefois, les habitants continuent de vivre dans la peur des nombreux pillages perpétrés par les soldats du Mouvement de libération du Congo (MLC), le mouvement rebelle congolais de Jean-Pierre Bemba. Des résidents ont même organisé des milices d'autodéfense armées de lances et de machettes.

Lors d'une inspection de ses troupes, samedi au nord de Bangui, M. Bemba a
juré de punir ses combattants impliqués dans des pillages ou d'autres actes de violence. Il a déclaré mardi, sur les ondes de Radio France Internationale, que des officiers avaient déjà été arrêtés à la suite des pillages de Bangui, et qu'ils seront transférés au quartier général du MLC à Gbadolite, en République démocratique du Congo, pour être jugés devant une
cour martiale.

Dans d'autres quartiers de la capitale, les habitants ont repris leurs activités quotidiennes, sauf dans les écoles publiques, où seuls quelques élèves et enseignants pouvaient être vus.

La situation humanitaire demeure toutefois précaire dans les banlieues du nord de la ville, alors que l'évaluation du nombre des morts et des blessés n'est pas encore terminée, et que l'accès des travailleurs humanitaires aux
populations touchées demeure difficile.

La coordonnatrice de l'ONG espagnole Medicos Sin Fronteras (MSF), Raquel
Ayora, a confié mardi à IRIN que MSF demeurait préoccupé par la sécurité de ses employés au nord de Bangui. "Nous ne pouvons pas encore nous y rendre sans escorte militaire", a déclaré Mme Ayora. Elle a annoncé que MSF veut dépêcher une seconde mission d'évaluation des besoins humanitaires à Bégoua,
une banlieue du nord particulièrement éprouvée par les violences.

Pour sa part, l'ONU a indiqué qu'elle entreprendrait, en collaboration avec
les autorités de Bangui et pour une durée de deux mois, un programme
d'évaluation et d'assistance pour les femmes violées et brutalisées par des
combattants de M. Bemba.

On craint tout particulièrement la propagation possible du virus VIH. La RCA constitue le pays le plus touché par le VIH/sida dans toute la sous-région, et le dixième pays le plus durement frappé par cette maladie dans le monde. Douze pour cent de sa population est séropositive.

Le programme en question, appelé "Assistance humanitaire d'urgence aux filles et femmes victimes de viols et de violence", devrait coûter 100 000 dollars américains.

Quant au porte-parole présidentiel, Prosper Ndouba, pris en otage par les
forces de M. Bozizé le 25 octobre, on croit qu'il est encore détenu par les
rebelles qui se sont enfuis à quelque 300 km au nord de Bangui, en direction de la frontière tchadienne.

"Nous n'avons aucune nouvelle de lui depuis quatre jours. Nous avons
contacté le BONUCA [le Bureau d'appui de l'ONU pour la consolidation de la
paix en RCA] et le Comité international de la Croix-Rouge à Yaoundé [Cameroun], mais rien n'a été fait jusqu'à maintenant", a déclaré mardi à IRIN le jeune frère de Prosper, Christophe Ndouba. Il a confié que sa famille est extrêmement inquiète de l'état de santé de son frère, qui souffre de diabète et d'hypertension. Le jeune Ndouba a démenti les rumeurs prétendant que son frère se trouve dans un hôpital de Bangui après que les rebelles lui aient amputé les deux jambes.

Le niveau de tension régnant parmi les habitants de Bangui demeure élevé. Ainsi, mardi, des piétons traumatisés ont pris panique, tandis que des taxis se précipitaient pour quitter le centre-ville et que les enfants fuyaient les écoles privées pour retourner à la maison. Radio Centrafrique a rapporté que ce vent de panique a été provoqué par un cortège de voitures du MLC de
M. Bemba, roulant à haute vitesse vers le centre-ville pour s'y procurer du carburant. Les habitants craignaient qu'il s'agisse d'un affrontement entre troupes du MLC et forces de la RCA, alors que celles-ci empêchent les premiers de traverser le fleuve avec des marchandises volées.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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