Un avion transportant des secours humanitaires n'a pas été autorisé
jeudi matin à atterrir dans la ville de Bunia en butte à des troubles au
nord-est de la République démocratique du Congo et a reçu l'ordre de retourner sur Goma à l'est de la RDC.
Cet incident s'est produit alors que tous les papiers nécessaires et
les autorisations de vol avaient été délivrés et signés par les autorités
pertinentes de l'Union des Patriotes Congolais, une faction dissidente
du Rassemblement congolais pour la démocratie-Kisangani-Mouvement de
libération dirigé par Thomas Lubanga, et avaient été présentés à l'aéroport.
Les autorités ont, quelques heures plus tard, reconnu que l'avion avait
effectivement reçu l'autorisation d'atterrir et ont confirmé
l'ouverture d'une enquête sur cette affaire.
Il semblerait que ce refus ait été décidé de façon arbitraire par un
responsable qui n'aurait pas reçu de copie de l'autorisation
d'atterrissage par le ministère des communications et des transports.
Cependant, selon certaines rumeurs, les autorités locales tentent
d'accorder à MBAU/Pax Airlines le monopole du transport des biens humanitaires sur la ville de Bunia, ce qui expliquerait le refus d'atterrissage imposé à SunAir.
Les organisations humanitaires ont fait part de leur inquiétude à
l'égard des vols humanitaires organisés par le Bureau de l'aide humanitaire de la CE, craignant qu'ils ne puissent pas, à leur tour, atterrir à Bunia.
Parallèlement, Amnesty International a lancé une mise en garde contre
la menace de génocide qui pèse sur la région. « Il y a eu des massacres
et des viols ciblés basés sur l'identité ethnique. On observe un nombre croissant d'appels extrémistes en faveur de « villes et villages purs sur le plan ethnique »,a informé Irène Khan, secrétaire générale d'Amnesty International dans une lettre ouverte au Conseil de sécurité de l'ONU.
«Face à la montée de la haine extrême, Amnesty International craint
qu'une incitation délibérée ne provoque un génocide. »
Amnesty International a averti que la communauté internationale a
besoin de mener une « action urgente » et appelle le Conseil de sécurité à augmenter le nombre d'observateurs dans la région de façon à réduire le nombre
d'attaques contre les civils.
Amnesty aurait reçu des informations faisant état de massacres à grande
échelle de civils non armés, ordonnés et exécutés par des chefs
profitant d'affiliations ethniques pour obtenir et maintenir un pouvoir économique et politique. Ainsi, les luttes armées entre les groupes ethniques Hema et Lendu ont causé la mort, depuis juin 1999, de 50 000 personnes,principalement des civils, et ont provoqué la fuite d'environ 500 000 personnes et le déplacement de 60 000 citoyens à Bunia, capitale de la Province de l'Ituri, selon Amnesty.
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