Le nombre total des déplacés dans le centre de la Côte d'Ivoire reste indéfini depuis septembre, où les insurgés ont occupé Bouaké et d'autres villes plus au nord,. Une mission inter-agences des Nations Unies qui a voyagé jeudi d'Abidjan à la capitale administrative, Yamoussoukro, avant de se rendre à Bouaké, a vu des centaines de personnes marcher et d'autres monter dans les rares véhicules disponibles dans les petites villes en bordure de route.
La plupart des déplacés étaient des Ivoiriens, bien que 156 personnes du Burkina Faso se soient réfugiées dans la mission catholique de Tiebissou. Elles ont déclaré qu'elles ont été déplacées de chez elles des villages situés autour de la ville.
Des sources dans des villes situées entre Yamoussoukro et Bouaké auraient fourni des chiffres concernant les personnes déplacées qu'elles ont réussi à enregistrer, notant que la majorité des déplacés étaient en transit. « La majorité d'entre elles font jusqu'à trois jours de halte puis repartent », a expliqué une source à IRIN.
A Brobo, à environ 35 km de Bouaké, l'armée française a indiqué qu'environ 10 000 personnes étaient arrivées dans la ville vendredi. Jusqu'au 10 octobre, l'Eglise catholique de Brobo assistait 2 000 personnes déplacées, a informé le prêtre de la paroisse. Des milliers d'autres occupent le bord des routes et tout espace libre disponible en attendant de repartir. Le nombre des personnes passant par Brobo chaque jour depuis le 26 septembre et le 10 octobre oscillait entre 4000 et 5 000, selon les sources.
M'bahiakro, à environ 90 km de Bouaké, a reçu entre 2 000 et 2 500 personnes le 11 octobre. Des officiels de la mission catholique dans la ville ont indiqué à IRIN qu'ils avaient assisté quelque 4 739 personnes entre le 28 septembre et le 10 octobre.
Dans tous les points de transit, les besoins les plus urgents sont la nourriture, les soins médicaux, la protection, l'eau et l'assainissement.
Des hommes armés, selon des sources gouvernementales, constitués de militaires insurgés et de mercenaires, ont occupé Bouaké à l'issue d'un Coup d'Etat manqué à Abidjan le 19 septembre dernier. Tous les magasins et les bureaux son fermés depuis. Le marché est quasiment vide avec juste quelques personnes vendant des ignames et des oignons.
"Nous ne pouvons rien acheter car nous n'avons pas d'argent », a indiqué un habitant à IRIN. « La majorité d'entre nous ne pense qu'à partir d'ici car la vie est devenue impossible ».
L'hôpital central fonctionne avec un personnel minimum et il n'y a pas de nourriture pour les patients. « Nous avons été forcés de cuisiner pour les 80 employés mais nous fermerons la cuisine ce soir (samedi) car nous n'avons plus de provisions », a déclaré un membre du personnel.
Les agences humanitaires répondent par une distribution de médicaments. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a informé dimanche qu'il a affrété à Yamoussoukro une tonne de biscuits à haute teneur en protéines pour tenter d'offrir les rations alimentaires urgentes qu'il fallait aux déplacés. L'approvisionnement, a précisé le PAM, provient des stocks humanitaires en Guinée. Il a indiqué que les biscuits à haute énergie étaient essentiels durant les premiers jours du déplacement afin d'éviter une malnutrition chez les femmes et les enfants en particulier.
L'agence prévoit d'établir une base logistique à Yamoussoukro pour mieux répondre à la « crise qui se déroule dans les régions du nord du pays ».
Le PAM a également signalé que plus de 2 000 personnes déplacées à Yamossoukro et dans les environs de Bouaké avaient reçu des rations alimentaires « qui faisaient fortement défaut » et que dimanche, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) a commencé à distribuer l'aide alimentaire du PAM aux groupes vulnérables à Bouaké même.
D'autre part, les organes de presse ont annoncé que les insurgés ont capturé dimanche Daloa, une ville de l'Ouest.
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