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Bangui et Khartoum divergent d'opinions sur la cause des violences frontalières

Les autorités de la République centrafricaine (RCA) et du Soudan ont des divergences d'opinions sur la cause des terribles violences dont la
population a souffert des deux côtés de leur frontière commune, en mai
dernier.

Les autorités militaires de la RCA prétendent que la région est pillée par des braconniers soudanais. De son côté, l'ambassade soudanaise en
Centrafrique attribue le conflit à des différends opposant des tribus
rivales.

"Dans cette zone, plusieurs braconniers soudanais, qui se déguisent en éleveurs menant leur troupeau, tuent, brûlent et pillent des villages entiers", a déclaré lundi à IRIN le général Ernest Bétibangui, chef d'état-major des forces armées centrafricaines. Il dit avoir pris part à une mission d'enquête dans la région à ce sujet, en juin dernier.

"Nous avons déployé un détachement militaire à Gordil [à 1 000 kilomètres au nord-est de Bangui]", ajoute M. Bétibangui. Il signale cependant qu'il n'y a pas encore eu de confrontations directes entre les troupes de la RCA et les braconniers soudanais parce que, dit-il, "les braconniers évitent toujours
les patrouilles militaires".

Pour sa part, l'ambassade du Soudan en RCA attribue les affrontements à des différends tribaux opposant des tribus rivales des deux pays.

"Je ne peux pas le nier, ni le confirmer, parce que cette zone constitue une terre libre où les citoyens centrafricains, soudanais et tchadiens se déplacent librement", a expliqué mercredi à IRIN Khamis Hagar-Azat, conseiller à l'ambassade du Soudan. Il répondait ainsi aux allégations voulant que des braconniers soudanais aient massacré 20 villageois centrafricains à la mi-septembre à Birao, à 1 000 kilomètres au nord-est de Bangui. Selon lui, si cela s'est vraiment passé, il s'agissait vraisemblablement d'un geste de représailles à la suite du massacre de 53 Soudanais par des villageois centrafricains, le 17 mai dans l'état du Sud-Darfour.

Le 28 mai, un comité conjoint coprésidé par le général Ibrahim Mohamed Atib, conseiller sur les questions de sécurité auprès du président du Soudan, Umar
al Bashir, et par Agba Otikpo Mezode, ministre des Affaires étrangères de
Centrafrique, a été mis en place pour enquêter sur cette situation et
normaliser les rapports entre les deux pays.

Après s'être réuni plusieurs fois à Bangui et avoir visité la région
frontalière en juin, le comité a soumis des recommandations en vue de
trouver des solutions à ces affrontements récurrents. Il proposait notamment l'ouverture d'un consulat soudanais à Birao (située à 200 kilomètres de la frontière), qui serait mandaté pour surveiller les événements survenant dans la région.

"Des gens des deux côtés tuent et prennent la fuite. Voilà pourquoi nous allons ouvrir un consulat général à Birao, pour contrôler la frontière", de déclarer M. Khamis-Hagar. Il a précisé que les autorités soudanaises cherchent actuellement des candidats connaissant bien la région et ses tribus, pour occuper éventuellement le poste de consul général à Birao.

[À lire aussi, un précédent article d'IRIN intitulé "Une enquête conjointe sera ouverte avec le Soudan à la suite d'accrochages rontaliers", sur http://www.irinnews.org/FrenchReport.asp? reportID=3541&SelectRegion=Grands_lacs&SelectCountry=République_centrafricaine]


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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