Dans un rapport publié mardi, Human Rights Watch signalait que la MONUC comptait plus d'un millier de soldats à Kisangani à l’époque et qu’elle «était visiblement au courant de ces tueries».
"La MONUC a fait ce qu'elle pouvait faire à ce moment-là", a soutenu l’ambassadeur Amos Namanga Ngongi en conférence de presse mercredi dans la capitale de la RDC, Kinshasa. Toutefois, la résolution 1417 qui a clarifié les attributions et la responsabilité de la MONUC dans une telle situation, n’a été votée que le 14 juin. a-t-il expliqué.
«Il est difficile de convaincre les gens que la MONUC n'était pas vraiment en mesure d'intervenir à Kisangani, mais c'est la réalité!», a-t-il insisté. «Ce sont les pays membres des Nations Unies qui créent des organisations comme la MONUC et lui attribuent un mandat. La MONUC n'a pas été créée pour assurer la sécurité de la population. C'est au Conseil de sécurité qu'il faut demander de changer le mandat de la MONUC! J'ai personnellement posé ce problème au Conseil de sécurité.»
«De plus, le personnel militaire [de la MONUC] n'avait pas, à l'époque, le matériel pour faire face à cette situation», d’ajouter M. Ngongi. «Tout le monde voit aujourd'hui les blindés en ville et dit que la MONUC est bien équipée pour intervenir. Or, ces blindés ne sont arrivés que le 11 juin!»
«La MONUC n'a pas non plus totalement abandonné la population», a-t-il poursuivi, révélant que la Mission a accepté de protéger dans son enceinte sept personnes qui avaient peur d'être poursuivies et capturées.
Human Rights Watch a néanmoins applaudi l’enquête détaillée sur les événements de Kisangani, effectuée par la MONUC et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme, qui a produit un dossier très précis des violations ayant eu lieu à Kisangani. En juillet, le Conseil de sécurité a lancé un appel pressant pour que les responsables des tueries aient à répondre de leurs actes.
"Nous nous réjouissons de l’appel du Conseil de sécurité pour que les responsables des actes de Kisangani rendent des comptes", a déclaré Suliman Baldo, chercheur à la Division Afrique de Human Rights Watch. "Mais le Conseil de sécurité doit fournir à la MONUC les moyens de protéger les civils dans les régions où elle est déployée et accroître le nombre de fonctionnaires des droits de l’homme rattachés à la mission".
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