"Joseph Kabila fait partie de la solution", a affirmé Olivier Kamitatu, secrétaire général du MLC, sur le site des négociations à Sun City, en Afrique du Sud. "Avant, nous avions dit qu'il n'avait pas la capacité de diriger le pays, mais maintenant, 72 heures avant la fin du dialogue, nous admettons qu'il nous faut trouver une solution ».
M. Kamitatu a annoncé que le MLC propose de partager le pouvoir avec le régime de Kinshasa en mettant sur pied un conseil présidentiel, composé de M. Kabila et des dirigeants des deux principaux mouvements rebelles en RDC, Jean-Pierre Bemba, chef du MLC, et le docteur Adolphe Onusumba, chef du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma).
"Ces trois leaders ont la capacité de réunifier les territoires, les armées et l'administration du pays. Il leur revient de discuter le rôle de chacun d'entre eux ».
La formule de partage du pouvoir pourrait prendre la forme d'une présidence par alternance, comme au Burundi, ou celle d'un partage des fonctions ou des institutions, a indiqué M. Kamitatu. Il a admis que le RCD-Goma avait jusqu'à présent préféré l'idée de remplacer M. Kabila en tant que président.
Jusqu'à mardi soir, le RCD-Goma n'avait pas encore émis une réponse officielle à la suggestion du MLC, mais des sources officieuses du RCD semblaient incertaines.
"Vous ne pouvez pas travailler avec trois chefs d'Etat », a souligné une source, qui a prétendu que les observateurs américains avaient conseillé au MLC de renoncer à l'idée.
Une source proche du gouvernement a suggéré que eux aussi pourraient arguer qu' une présidence partagée risquerait de conduire au chaos.
La position du gouvernement est que Joseph Kabila demeure comme président et que l'opposition choisisse un premier ministre.
Les analystes régionaux notent que la formule du conseil présidentiel, présentée par le MLC, est vague, puisque les deux chefs rebelles sont d'ores et déjà les présidents de leurs mouvements respectifs, et que la formule pourrait simplement signifier une continuation des négociations entres les chefs des trois principales armées du Congo.
Le MLC s'est constamment présenté comme le « plus congolais » des autorités en RDC, car il est moins dépendant de ses alliés étrangers que le gouvernement, qui est épaulé par l'Angola, par la Namibie et par le Zimbabwe, ou que le RCD-Goma, soutenu par le Rwanda.
Mais les analystes craignent que la décision de laisser la prise de décisions aux trois partis armés, bien que réaliste, puisse créer un antagonisme avec les autres parties au dialogue - en l'occurrence l'opposition non armée constituée de 35 partis d'opposition, et les représentants de la société civile. Le chef du parti opposant le plus connu, Etienne Tshisekedi, (69 ans), fondateur de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), a présenté sa candidature à la présidence.
Un observateur de l'Union européenne a indiqué que le gouvernement avait fait une importante concession en cédant le poste de premier ministre à l'opposition, et que les rebelles et l'opposition non armée ne pouvaient pas s'attendre à saisir durant les négociations ce qu'ils n'ont pas pu saisir sur le champ de bataille.
Le président sud africain, Thabo Mbeki, a continué de son côté à rencontrer les chefs des délégations du Congo pendant toute la journée du mardi, et s'est prononcé en faveur d'un accord minimal du dialogue sur le partage du pouvoir au lieu de rien du tout.
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