Le Commandant Patrick Masunzu, qui a réussi à résister pendant deux mois aux tentatives du RCD-Goma de juguler la mutinerie, aura peine à s'échapper, a indiqué à IRIN à Sun City, en Afrique du Sud, le porte-parole des congolais tutsis au Sud-Kivu, Enoch Sebeniza Ruberangabo. "Il y a eu à nouveau d'intenses combats dimanche », a-t-il précisé. « Beaucoup de personnes ont été tuées ».
Il a évoqué des divisions entre les Tutsis dans la RDC, et a ajouté que des membres de certains clans tiraient avantage de l'insécurité actuelle pour marquer des points.
M. Ruberengabo est l'un des deux représentants de la société civile tutsie au dialogue intercongolais à Sun City.
Le président rwandais, Paul Kagame, a juré d'écraser la résistance des combattants de Masunzu, qui sont pour la plupart des membres des Banyamulenge du Sud-Kivu, la communauté tutsie la plus ancienne dans l'histoire de la RDC - et un groupe dont la protection est l'une des raisons de la présence militaire du Rwanda dans le pays.
L'armée rwandaise aurait envoyé 1 500 soldats pour attaquer les mutins, qui se comptaient « par centaines » à l'origine, a indiqué M. Ruberengabo, mais qui ont été rejoints depuis par des villageois Banyamulenge et par d'autres groupes ethniques au Kivu.
M. Ruberangabo a déclaré que même si le RCD a dit que des milices de l'ex-Interahamwe hutue ont rejoint les rangs de M. Masunzu, le président rwandais n'a pas accusé les mutins d'une alliance avec les coupables du génocide de 1994.
Le chef de la sécurité du RCD, Bizima Karaha, a qualifié les sympathisants de M. Masunzu de "criminels et de bandits", mais M. Ruberengabo a rappelé que M. Masunzu a été le meilleur protecteur des Tutsis au Sud-Kivu durant les trois années écoulées. Il a ajouté que M. Masunzu est devenu la victime d'une campagne de diffamation après avoir écrit au RCD demandant une résolution pacifique au conflit, et mettant en garde contre le fait que celui-ci pourrait aggraver le risque d'extermination de la communauté tutsie en RDC.
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