Dans le décret lu mardi soir à la radio nationale, les autorités guinéennes n’ont pas donné de justification au limogeage des ministres de la sécurité Moussa Sampil, des affaires étrangères Mamadi Condé, et des mines Alpha Mady Soumah.
Il est à noter, tout de même, que Moussa Sampil, le ministre de l’intérieur, n’est pas parvenu à trouver les coupables de l’attentat présumé sur le président Lansana Conté, au pouvoir depuis 21 ans.
A la suite de l’attaque du convoi présidentiel par des personnes non identifiées au mois de janvier, la police guinéenne, sur instruction de Sampil, avait effectué de nombreuses arrestations, emprisonnant puis relaxant notamment des journalistes et avocats en vue. Le décès en détention d’un imam avait achevé de rendre Sampil impopulaire.
Sampil a été mis à la disposition du ministère de la justice, son ministère d’origine, et remplacé par Ousmane Camara, député du Parti de l’Unité et du Progrès, au pouvoir.
Mamady Condé, l’ancien ministre des affaires étrangères, à été remplacé par une femme, Kaba Mahawa Sidibe, jusque là Ambassadeur de Guinée au Nigeria.
Alpha Mady Soumah, ministre des mines et de la géologie du pays qui possède le tiers des reserves de bauxite du monde, est allé à la retraite et a été remplacé par Ahmed Tidiane, cadre au ministère des finances.
Agé de 71 ans, Conté est un ancien colonel de l’armée qui est arrivé au pouvoir en 1984 à la faveur d’un coup d’état. Depuis, il dirige le pays d’une main de fer, mais son état de santé s’est détérioré ces trois dernières années. Certains diplomates affirment que son diabète chronique et des problèmes cardiaques l’empêchent de se déplacer sans assistance.
Le mécontentement grandit au sein des huit millions d’habitants que compte cette ancienne colonie française où la situation économique se dégrade inexorablement et où la corruption est endémique. L’augmentation du prix des denrées alimentaires, notamment celui du riz, a provoqué des émeutes en juillet dernier à Conakry, et le pays est secoué par de nombreuses grèves et manifestations de travailleurs qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins.
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