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Le Fonds mondial ne finance plus la lutte contre le sida et le paludisme

[Guinea] Guinea motto, At the sekou Toure memorial, Conakry. IRIN
Le sous-sol guinéen renferme le tiers des réserves mondiales de bauxite
Le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme ne financera pas la lutte contre ces épidémies en Guinée tant que le ministère de la Santé n’aura pas justifié l’utilisation des 1,3 millions de dollars déjà accordés depuis décembre 2003.

Selon Mabingue Ngom, en charge de l’Afrique de l’Ouest et du Centre au Fonds mondial à Genève, les autorités n’ont jamais présenté les rapports trimestriels de suivi pourtant indispensables à la poursuite des programmes du Fonds et au décaissement des millions de dollars mis à la disposition des populations vulnérables.

Le Fonds et la Guinée ont signé en août 2003 un programme de deux ans destiné à lutter contre le VIH/SIDA et le paludisme et doté d’une enveloppe de 11,7 millions de dollars. Sur les 4,8 millions affectés au VIH/SIDA, seulement 1,4 millions ont été mis à la disposition des autorités guinéennes.

«On peut faire des exceptions en cas d’urgence justifiée, comme des ruptures d’approvisionnement en médicaments», a dit Ngom. “Mais ça ne doit pas être la règle. Il en va de la crédibilité du Fonds et du respect dû à ses bailleurs.”

En Guinée, le Fonds finance la mise en place de centres de dépistage et de transfusion sanguine, l’extension du nombre de personnes sous traitement antirétroviral et la formation du personnel médical et des communautés de base à la sensibilisation et la prise en charge des personnes vivant avec le virus.

Depuis août 2003, trois tranches de 401 406 dollars, 570 519 dollars et 415 155 dollars ont été décaissées par le Fonds, respectivement en décembre 2003, avril et septembre 2004.

Selon Ngom, le Fonds attend désormais que les rapports d’évaluation lui parviennent avant de décaisser de nouvelles tranches.

“Nous sommes dans une situation difficile : nous voulons sauver des vies humaines mais tant que les autorités ne rendent pas compte de l’usage des fonds à la communauté internationale, nous ne pouvons nous permettre de poursuivre les décaissements, même en situation de crise”, a dit Ngom.

Aucune explication n’a été fournie, le ministère de la Santé à Conakry ne pouvant être joint par PlusNews depuis Dakar jeudi.

Selon la première enquête nationale de séroprévalence conduite en 2002 par les autorités guinéennes à partir d’un échantillon de 8 900 personnes, 2,8 pour cent de la population sont infectés par le VIH.

Le taux d’infection au VIH grimpe à sept pour cent dans les grandes villes de Guinée forestière, une région enclavée entre la Côte d’Ivoire, le Liberia et la Sierra Leone où le virus se propage sans contrôle.

Mais selon des sources hospitalières, il pourrait en réalité être deux fois plus élevé, compte tenu de l’absence de structures de dépistage et de prise en charge ainsi que de la faiblesse des campagnes de prévention auprès d’une population jeune et mobile.

La Guinée ne dispose que de trois centres de dépistage et de deux projets pilotes de distribution de médicaments antirétroviraux, pour près de cinq cents personnes qui vivraient avec le virus, selon des sources humanitaires.

“On fait quelques progrès mais ce sont des conditions extrêmement difficiles”, a dit Ngom.

La plupart des partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Guinée, dont l’Union européenne, le Fonds monétaire et la Banque mondiale, ont suspendu leur aide budgétaire en raison du manque de transparence dans la gestion des finances publiques et des problèmes de gouvernance chroniques que connaît le pays depuis la fin des années 1990.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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