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Début des travaux de réparation d'un pont stratégique

[Cameroon] Wouri bridge. Jo Foster
Wouri bridge
Les anglophones du Sud-ouest du Cameroun ont vécu dans une alliance incommodante avec les francophones qui dominent tout le reste du pays depuis 1961, mais le pont fortement utilisé qui relie les deux communautés dans la ville portuaire de Douala est à bord de l'effondrement.

Bâti dans les années 50, le pont de 1 km, qui enjambe le fleuve Wouri et supporte à la fois un trafic routier et ferroviaire est engorgé par un perpétuel embouteillage de voyageurs de trains, de camions, d'autobus, de taxis et de motos.

Les bases de trois piliers soutenant ce pont ont été emportées par de fortes marées, laissant les supports de béton en suspension libre.

Le pont livre passage a presque la moitié des exportations du Cameroun de cacao, café, bois, caoutchouc et de bananes qui sont embarquées sur des bateaux à quai sur le rivage Sud du fleuve.

Des milliers de banlieusards traversent également le pont chaque jour en provenance de la grande banlieue résidentielle de Bonaber, sur la rive Nord, au Centre de cette ville de 1.5 millions de personnes. Mais ce point unique de trafic sur le fleuve Wouri est devenu tellement surchargé et dégradé que des parties de la chaussée volent en éclat et vibrent pendant que les camions fortement chargés tanguent sur l'asphalte jonché de nids-de-poule.

"Ce pont est le cœur de Douala," a déclaré Bodo Helaras, un Directeur Technique au port. "Mais il est vieux et dans un tel état de délabrement qu’il est dangereux," a-t-il ajouté.

Toutefois maintenant, quelque chose a finalement été entrepris pour résoudre le problème.

Le Ministre des Travaux Publics, Dieudonné Ambassa Zang, a annoncé en décembre que les réparations intervenant avec un long retard, coûtant 13 milliards de CFA environ ($25 millions US) étaient sur le point de démarrer.

La restauration financée par une subvention du gouvernement français prendra 28 mois.

Le Ministre a également annoncé de nouvelles mesures pour réduire le poids du trafic sur le pont et pour réduire l'engorgement.

Les taxis ne seront pas autorisés à rouler sur le pont sous peu. A la place, les banlieusards devront monter à bord des autobus spéciaux de la Compagnie Urbaine de Transport du Cameroun (SOCATOUR) pour faire la traversée. Une autre étape possible, selon le Ministre, serait peut-être de limiter le trafic de camions sur le pont.

Des camions transportant les denrées périssables telles que la nourriture pourraient traverser pendant la journée, mais d'autres convoyant des charges moins vitales telles que le bois de construction, pourraient seulement passer la nuit, a-t-il suggéré.

Il y a eu des rumeurs que la réparation du pont commencerait à la fin de 2002, mais l'année suivante rien ne s'est produit.

Depuis l'annonce d'Ambassa Zang cependant, des signes évidents d'activité sont visibles.

Un ponton flottant a été mis en place, qui permettra aux ouvriers de construction de travailler et des portions de terre sur la rive ont été dégagées pour servir de gare de taxis, où les conducteurs de taxi pourront déposer et reprendre les passagers traversant le fleuve en autobus.

Heleras est soulagé devant ces signes de progrès, mais comme beaucoup d'autres dans Douala, il croit que la grave congestion sur le pont de Wouri ne sera résolue qu'une fois que le gouvernement construira un deuxième pont.

"Il ne fait aucun doute que nous avons besoin d'un autre pont," a-t-il insisté, « juste un pont léger qui pourrait peut-être se limiter au poids des taxis. Ce serait un meilleur marché pour le gouvernement et ferait une différence énorme. S'ils ne le font pas (le construire), il y aura toujours un problème."

Camille Komendi qui dirige une société de commerce dans le port, a révélé à IRIN que cela lui prenait au moins 45 minutes chaque matin et plus qu'une heure chaque soir, pour aller d'un bout à l'autre du pont de Wouri.

"Lorsque des camions lourds dépassent ma petite voiture, vous pouvez sentir le pont trembler, c'est tout à fait effrayant, " a-t-il décrit.

Tata Nyamnsai, un chauffeur de taxi, a signalé que les accidents sur le pont pouvaient parfois prolonger l'embouteillage de deux ou trois heures.

Chacun des trois hommes a convenu que la seule solution à long terme était la construction d'un deuxième pont. "Ce pont est trop petit" a déclaré Nyamnsai, "le gouvernement devrait construire un deuxième pont, mais ils nous disent qu'il n'est pas au budget".

Komendi a indiqué que sans un tel investissement de croissance économique vitale, la prospérité de Douala, qui est la plus grande ville du Cameroun, pourrait être menacée.

«Cela va vraiment déranger l'activité économique dans le port de Douala et quand ce travail commencera dans les prochains mois, ça va devenir sérieux pour les exportateurs et les hommes d'affaires comme moi-même qui comptons sur le pont," a-t-il dépeint.

Les économistes reconnaissent que 45 pour cent des exportations entières du Cameroun passent par le pont de Wouri pour atteindre le port de Douala, comme la majeure partie des exportations de coton du Sud du Tchad.

La plupart des produits agricoles transportés hors de Douala, en zone francophone, proviennent de la région fortement peuplée d'anglophones au Cameroun, située juste au Nord. Cette région a été autrefois régie par les Anglais en tant que région du Nigéria. Cependant, elle a participé à un référendum en 1961 pour rejoindre le reste du Cameroun, qui avait obtenu l'indépendance de France une année plus tôt.

Plus de 40 ans après, les deux communautés cohabitent toujours avec difficulté dans ce pays de 15 millions de personnes. Ses frontières politiques coïncident souvent largement avec la barrière linguistique.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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