Dans un nouvel appel de fonds aux donateurs les invitant à financer des projets d'urgence dans les cinq pays, la FAO a indiqué que la sécheresse, de mauvaises récoltes et l'instabilité politique en Côte d'Ivoire font que beaucoup d'habitants de la région nécessiteraient une assistance alimentaire d'urgence. Les projets sont centrés sur l'aide alimentaire et les graines, les outils et les engrais pour les ménages affectés, et une assistance technique dans le secteur de l'irrigation pour répondre aux besoins alimentaires à plus long terme.
"Ce sont donc tous ces facteurs réunis qui ont mis à rude épreuve les ménages. En temps normal, ceux-ci sont autosuffisants sur le plan alimentaire," a expliqué à Rome Anne M. Bauer, Directrice des opérations d'urgence et de réhabilitation de la FAO.
En décembre dernier, un appel conjoint FAO-PAM pour 28 millions de dollars pour cette région n'a jusqu'ici été couvert qu'à concurrence de 23 pour cent du financement sollicité, alors que la situation continue d'empirer, a ajouté la FAO.
Une récente mission FAO-CILSS (Comité inter-Etats permanent de lutte contre la sécheresse au Sahel) dans la région a estimé le déficit céréalier total à 611 350 tonnes, a encore précisé la FAO.
"La soudure, lorsque les ménages ont épuisé les stocks alimentaires, a commencé plus tôt cette année dans plusieurs parties de l'Afrique de l'Ouest. Habituellement, elle commence en juin ou juillet", a indiqué Mme Bauer.
Au Sénégal, par exemple, la baisse de la production de cacahuètes, une culture permettant à de nombreux paysans de gagner assez d'argent pour acheter de la nourriture, a fait flamber les prix des autres cultures vivrières. La récolte de cacahuètes a accusé une baisse de 70 pour cent et plus de la moitié des ménages ruraux sont confrontés à des pénuries alimentaires. En Gambie, des pluies très irrégulières ont sérieusement affecté 360 000 personnes, des ruraux pour la plupart.
En Mauritanie, la crise alimentaire affecte quelque 600 000 personnes, tandis qu'au Mali, plus de 130 000 personnes ayant fui la Côte d'Ivoie voisine, sont arrivées totalement démunies. " L'afflux de réfugiés risque d'aggraver une situation économique peu enviable, où 73 pour cent de la population vivent avec moins d'un dollar par jour ", a souligné la FAO. " C'est au Mali que le déficit céréalier est le plus grave: ce pays a besoin de 213 000 tonnes de céréales ".
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