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Poursuite des discussions sur le suivi de l’Accord de Paris

Le premier ministre ivoirien, Seydou Diarra, et les trois membres de la délégation du Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI), rebelle, se sont rencontrés vendredi à Accra, au Ghana, pour discuter de la mise en œuvre d’un accord, qui prévoit la participation des rebelles au nouveau gouvernement nationale de réconciliation (GNR).

Leur rencontre a lieu un jour après la première réunion à Abidjan du comité de suivi de ce même accord.

La réunion à huis clos était présidé par le nouveau Représentant spécial du Secrétaire-Général de l’ONU pour la Côte d’Ivoire, Albert Tevoedjre, qui a pris ses fonctions mardi.

Le Comité de suivi a été établi en vertu de l’Accord de Linas-Marcoussis, signé le 24 janvier dans la localité française du même nom par les principales formations politiques ivoiriennes et par les trois mouvements rebelles impliqués dans la crise. Le mandat du Comité de suivi consiste à veiller à la mise en œuvre de l’accord de paix.

L’accord conclu par l’entremise de la France stipule que le comité a le pouvoir de notifier les entités nationales, régionales et internationales des "obstructions et déficiences » dans l’application de l’accord, destiné à ramener la paix en Côte d'Ivoire.

Le comité est également composé de la France, de l’UE, du FMI, de la Banque mondiale, de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), du G8 et de la Francophonie.

Le rôle des rebelles dans le nouveau gouvernement

Les problèmes délicats liés à l’accord concernent la participation des rebelles au gouvernement. Les informations faisant état de l’attribution aux rebelles des portefeuilles de la Défense et de l’Intérieur ont déchaîné une vague de protestation au début de ce mois, au cours de laquelle des citoyens et des établissements français ont été attaqués.

Des organisation favorables au gouvernement ont fait savoir qu’elles ne permettraient pas à des éléments armés de siéger au gouvernement car cela légitimerait la rébellion. Cependant, le MPCI a déclaré qu’il ne ferait pas marche arrière, d’autant plus qu’un accord a été bel et bien conclu à l’issue d’un sommet sur la Côte d’Ivoire, tenu à Paris les 25-26 janvier, leur octroyant les deux ministères.

"Je vais à Accra juste pour écouter ce que Seydou Diarra aura à dire… il n’y a plus de compromis à faire. Tout a déjà été discuté », a souligné à la presse Guillaume Soro, le secrétaire général du MPCI. Le MPCI a monté les enjeux en annonçant qu’il marchera sur la capitale économique, Abidjan, si le GNR n’était pas installé dimanche à minuit.

Mercredi, le sous comité du Congrès américain sur l’Afrique a indiqué que la Côte d'Ivoire était une "catastrophe en marche", mais qu’il espérait que l’accord de Linas-Marcoussis marquera le début de la fin du conflit.

Le président du sous comité, Ed Royce, a ajouté néanmoins: "Il m’est difficile de voir comment ce plan de paix, appuyé par la France, n’est pas une récompense à des rebelles qui se sont frayés un chemin jusqu’à la table de négociations, et si le plan est suivi, jusqu’à des postes légitimes dans le pouvoir politique. Il pourrait s’agir d’une politique réaliste, au vu du niveau d’engagement de la communauté internationale pour résoudre ce conflit, mais le prix payé, la légitimisation des tactiques rebelles, est élevé ».

"Il semble pas vraiment faire grand chose pour briser le cycle de la violence en Afrique de l’Ouest, et ce n’est pas l’approche qui a fonctionné en Sierra Leone. Les rebelles menacent de marcher sur Abidjan si leurs demandes concernant la mise en œuvre de l’Accord, en particulier l’attribution des portefeuilles de la Défense et de l’Intérieur, ne sont pas exaucées. Marcoussis devrait être soutenu, mais dans les limites du raisonnable ».

M. Diarra, qui a été premier ministre durant la junte militaire en Côte dIvoire, en 1999-2000, doit nommer son gouvernement en fin de semaine.

Les combats continuent à l’ouest

La crise a été déclenchée en Côte d'Ivoire le 19 septembre 2002 après un soulèvement d’une section de l’armée, qui s’est rapidement transformé en rébellion. Les rebelles tiennent pratiquement tout le nord et des parties du centre. Bien qu’aucun affrontement majeur n’y a été signalé l’an dernier, des combats se sont produits dans l’ouest depuis la fin novembre entre les forces loyalistes et deux groupes rebelles.

Mercredi, l’Envoyée humanitaire de l’ONU, Carolyn McAskie, a dépeint un tableau sombre de la situation dans l’ouest ivoirien, qu’elle a décrit comme une zone « inacessible », même pour les partenaires humanitaires traditionnels comme la Croix-Rouge, célèbre pour son travail dans des conditions de guerre.

Vendredi, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a informé que quelque 40 000 réfugiés libériens étaient pris dans les combats à l’ouest du pays et qu’ils désiraient un rapatriement immédiat.

Le porte-parole du HCR, Peter Kessler, a déclaré ce vendredi que son organisation s’évertuait à trouver un pays susceptible d’accueillir les réfugiés libériens qui se sentent menacés en Côte d’ivoire mais ne peuvent retourner au Liberia, qui demeure instable. "Nous avons exhorté des pays d’Afrique de l’Ouest à héberger des réfugiés qui ne peuvent retourner au Liberia, mais jusqu’à présent, il n’y a pas eu de réponse positive », a-t-il indiqué.

D’après le HCR, environ 88 000 rapatriés libériens, réfugiés ivoiriens et ressortissants de pays tiers ont fui au Liberia à cause de l’insécurité. Des cinq voisins de la Côte d'Ivoire, le Liberia est celui qui héberge le plus grand nombre de personnes déplacées par le conflit ivoirien.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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