Mme McAskie, nommée Envoyé Humanitaire le mois dernier, a entamé sa mission à Abidjan, la capitale économique ivoirienne. Elle a participé au point d'information organisé toutes les deux semaines par le système de l'ONU dans ce pays ouest-africain en proie à l'instabilité. Dans son intervention, Mme McAskie a mis l'accent sur l'importance de la Côte d'Ivoire en tant que "pierre angulaire" de la région et sur la nécessité de trouver des solutions pour limiter les conséquences de la crise, qui se sont déjà étendues à la sous-région. La crise a été déclenchée le 19 septembre 2002 à la suite des attaques simultanées lancées par des hommes armés à Abidjan, et dans les villes de Bouaké et Korhogo. Elle a également déclaré à la presse que l'ONU suivait de près la situation et que tous ses efforts sont concentrés sur une résolution rapide de la crise.
Dans l'après-midi, elle a rencontré le ministre ivoirien de la Construction et de l'Habitat, Raymond Abouo-Ndori, avec qui elle a discuté de la situation dans les bidonvilles. Plusieurs bidonvilles ont été démolis à Abidjan, au lendemain de l'attaque contre la ville, lorsque les autorités militaires étaient à la recherche d'assaillants armés. Le Gouvernement avait indiqué que certains assaillants s'étaient cachés dans les bidonvilles.
Son discours a été suivi de mises à jour par les agences onusiennes opérant dans le pays. D'après Besida Tonwe, directeur du Bureau d'appui régional pour l'Afrique de l'Ouest, environ 25 000 Ivoiriens auraient fui dans les pays voisins, en sus d'un grand nombre de ressortissants étrangers. Mme Tonwe a évoqué la santé, la sécurité alimentaire et l'éducation comme étant les trois préoccupations majeures des Nations Unies. A cet sujet, l'Organisation mondiale de la santé, le Programme alimentaire mondial et l'UNICEF ont dépeint tour à tour une situation inquiétante et ont décrit leurs activités actuelles. Bien que la situation en matière de sécurité alimentaire ne soit pas catastrophique, la situation sanitaire en revanche est plus troublante, provoquant un double effet négatif. Tandis que les structures sanitaires dans les régions occupées par les rebelles sont en mauvais état de fonctionnement en raison du manque de personnel et de matériel de santé, celles situées dans les zones contrôlées par les autorités gouvernementales sont débordées du fait de la forte affluence des populations déplacées vers ces villes, a expliqué à l'audience Mame Thierno Abi Sy, le directeur de l'OMS .
L'ONUSIDA a qualifié de "critique" la situation des personnes séropositives, en particulier celles infectées par le VIH dans l'arrière pays qui, à cause de la sécurité précaire, ne peuvent plus se rendre à Abidjan, comme de coutume, pour y recevoir les remèdes nécessaires. Un haut responsable de l'ONUSIDA, Mamoudou Diallo, a annoncé que l'agence attendait sous peu une réponse favorable d'un donateur pour financer un projet axé sur le VIH/Sida.
Jusqu'à présent, les agences de l'ONU ont ouvert neuf bureaux dans l'arrière pays pour mieux surveiller l'évolution de la situation. En outre, une réunion inter-agences se tient actuellement dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire.
En dehors d'Abidjan et d'autres villes ivoiriennes clefs, McAskie doit se rendre dans des pays voisins pour s'enquérir de la situation humanitaire.
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