Alors que pas moins de 95 pour cent de notre alimentation provient de la terre, 33 pour cent des sols sont dégradés à l’échelle de la planète. Or il ne s’agit pas d’une ressource renouvelable : les experts estiment à 60 ans seulement nos réserves en sols arables riches en nutriments.
L’Afrique est particulièrement touchée. La dégradation des sols dénude les terres arables, réduisant ainsi les rendements et la capacité de la terre à absorber les gaz à effet de serre nocifs. En Afrique subsaharienne, on estime qu’environ 65 pour cent des terres agricoles sont dégradées, ce qui coûte 68 millions de dollars au continent chaque année, et affecte 180 millions de personnes - essentiellement des populations rurales défavorisées peinant déjà à subvenir à leurs besoins. Pourtant, une meilleure gestion des sols permettrait d’augmenter la production agricole, et d’engranger jusqu’à 1,4 billion de dollars à l’échelle mondiale.
Mais un rapport publié en décembre 2014 – No Ordinary Matter: Conserving, Restoring and Enhancing Africa’s Soil [Une matière pas ordinaire : conserver, restaurer et améliorer les sols en Afrique] – propose des pistes. Il préconise notamment une utilisation ciblée et sélective des engrais et le recours à des méthodes traditionnelles telles que l’application d’effluents d’élevage, la culture alternée de légumineuses fixatrices d’azote et l’épandage de résidus de récolte sur les terres arables. S’il peut sembler contradictoire, l’objectif – une « intensification durable » de l’agriculture – est ambitieux.
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