Les exportations ont été restreintes depuis juin 2007, suite à la prise de contrôle par le Hamas et la fermeture d’Israël de ses frontières avec Gaza, espérant affaiblir le Hamas et mettre fin aux attaques de roquettes sur le territoire israélien. Après que des manifestants contre ces restrictions soient morts sur la flottille Mavi Mara en mai 2010, une forte pression internationale s’est exercée sur Israël afin qu’elle assouplisse son blocus.
Des mesures de facilitation ont été introduites depuis juin 2010, et les importations allant à Gaza ont considérablement augmentées. En décembre, Israël a annoncé qu’une quantité limitée de fleurs coupées et de fraises – les cultures de rente de Gaza – pourrait à nouveau être exportée en Europe, ravivant l’espoir d’un renouveau économique pour les cultivateurs.
M. Hamdona et sa famille font pousser des fraises sur leurs cinq dounoums (5 000 mètres carrés) de terrain depuis 30 ans. Cette saison, il espère récolter 850 kilos de fruits et les exporter en Europe, ce qui amènerait 30 000 nouveaux shekels israéliens (8 350 dollars) supplémentaires à son revenu annuel.
« Nous vivons déjà mieux, dès maintenant. Je suis capable de réparer ma maison et de rembourser les prêts que j’ai contractés auprès de mes amis durant les quatre dernières années », a-t-il dit. « Nous n’avons pas encore été payé, mais nous pouvons aller au marché et acheter des choses car même si nous n’avons pas d’argent liquide, les vendeurs du marché savent que nous exportons et que de l’argent va rentrer. Durant l’interdiction des exportations, quand nous n’avions pas d’argent liquide, les vendeurs du marché ne voulaient pas nous avancer [des crédits], alors on s’est débrouillé sans ».
Selon le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA), entre le 28 novembre 2010 et le 15 janvier 2011, un total de 157 chargements de produits – 177 tonnes de fraises, deux millions de tiges de fleurs coupées, et des poivrons- ont été autorisés à quitter Gaza.
Après que le blocus ait été renforcé en juin 2007, un total de 417 chargements de fleurs coupés et de fraises ont quitté Gaza, comparé à une moyenne mensuelle de 1 086 chargements enregistrée durant les cinq premiers mois de l’année 2007.
Les verts sommets des collines près de la frontière israélienne sont parsemés de champs de fraises qui ne sont pas entretenus et de vestiges de vergers détruits par des années d’incursions militaires. Les fermiers dont les terres se situent dans la zone tampon - une zone militaire restreinte le long de la frontière où il y a des tirs réels chaque jour – risquent leur vie lorsqu’ils s’occupent de leurs champs. On estime que 35 pour cent des terres agricoles de Gaza se trouvent dans cette zone tampon.
Il n’y a pas eu d’amélioration du blocus pour les pêcheurs de Gaza. Selon les Accord d’Oslo de 1993, la frontière maritime de Gaza devrait s’étendre à 20 miles nautiques, mais sous le blocus de 2007 la frontière nautique a été établi à trois miles. Approximativement 85 pour cent de la zone maritime de Gaza s’est elle aussi retrouvée dans la zone tampon, alors bien que le territoire ait 40 kilomètres de littoral sur la Méditerranée, il importe du poisson d’Israël.
« Si une autre roquette était tirée sur Israël, cela pourrait être la fin d’absolument tout. » |
Une vie toujours difficile
L’assouplissement des mesures de blocus, même s’il est le bienvenu, n’a pas encore amélioré la vie de la majorité des habitants de Gaza. Chaque jour, 250 camions arrivent à Gaza, en provenance d’Israël, à Kerem Shalom, transportant principalement des produits de consommation tels que de la nourriture en conserve, des cannettes de boisson et des équipements de cuisine.
OCHA a dit que cela se traduisait par 4 000 chargements de produits par mois – une augmentation considérable de la moyenne tournant entre 2 000 à 3 000, avant que le blocus ne soit assoupli – mais dans cette économie dévastée, environ 61 pour cent des habitants de Gaza ne peuvent pas se permettre de s’acheter suffisamment de nourriture.
« Tout le monde à Gaza est affecté par l’énorme taux de chômage – 36 pour cent de la force de travail ne gagne pas sa vie », a dit Hamada Al Bayari, chargé des Affaires Humanitaires à OCHA, à Gaza. « La plupart des gens ici dépendent encore de la distribution de nourriture et de l’aide alimentaire parce qu’ils ne peuvent pas s’acheter la nourriture qui est sur les marchés et il n’y a pas de travail. Les gens ici ne croient pas que cette amélioration du blocus continuera ; la situation est très fragile ».
Les affaires sont loin d’être ce qu’elles étaient, mais les fermiers à l’exportation sont prudemment optimistes. « Si nous pouvons continuer à vendre à l’étranger, cette année sera meilleure que l’année dernière, et, espérons, l’année prochaine sera encore meilleure », a dit M. Hamdona. « Mais si une autre roquette est tirée sur Israël, cela pourrait être la fin d’absolument tout ».
pg/he –sk/amz
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